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L'Édito

Evénement et événements.

L'Édito

Evénement et événements.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
L’événement de la semaine (même s’il est sorti mercredi dernier), c’est bien sûr Django Unchained, ou « il était une fois dans le Sud » de Quentin Tarantino. Quant aux événements, ils sont nombreux et variés. Avec des films des précédentes semaines, le festival Vidéo-Club Tarantino et une séance Enfance de l’Art, le programme est dense.
Le Cinéma Club ouvre les festivités jeudi soir avec les Amants de Vérone, une relecture signée André Cayatte sur un scénario de Jacques Prévert du mythe de Roméo et Juliette. Serge Reggiani et Anouk Aimée donnent une version moderne (bien que datée de 1949) du drame shakespearien, en marge du tournage d’une adaptation de la pièce où brille Martine Carol. Une jeune et brillante universitaire spécialiste de Prévert, Carole Aurouet, viendra animer le débat post-projection et poursuivra l’échange autour d’un cocktail. Signalons encore que la lumière de ce grand classique est signée d’Henri Alekan, l’un des plus grands directeurs photo de l’après-guerre.

Les directeurs photo, justement, se retrouveront dimanche à 16h30 pour leur mensuel Ciné-Club Louis Lumière. Oui, vous avez bien lu dimanche après-midi, car nous testons un nouvel horaire pour notre rendez-vous cinéphilique des directeurs photo. Ne manquez pas de nous dire ce que vous en pensez. Pour cette projection dominicale, Michel Amathieu viendra nous parler de son travail sur La Vie est un Miracle, furieuse et drolatique sarabande balkanique d’Emir Kusturica, où il est question d’amour, de guerre et de chemin de fer. Pour l’anecdote, relevons que ce film fait référence à Roméo et Juliette, et que Michel Amathieu a aussi dirigé la lumière d’une adaptation décalée de la pièce, pour la caméra de Philippe Georges-André. Vous pourrez en parler lors du cocktail qui suivra le débat.

La fête se poursuit mardi à 20h avec notre premier Ciné-Club Positif de l’année. Pour commencer cet an en 13, notre revue préférée a choisi un classique du fantastique (et de la coiffure) avec la Fiancée de Frankenstein, de James Whale. Whale, inventeur (au cinéma) du personnage, retrouve le sublime Boris Karloff, sa démarche hiératique et son charme… différent ! L’arrivée d’une femme va bouleverser sa vie ; comme pour n’importe quel homme finalement. A l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas quel journaliste viendra débattre à l’issue de la séance. Mais nul doute que ce sera, comme d’habitude, brillant.

Dernier événement, une projection unique, samedi à 18h45, de César doit Mourir, des frères Taviani, où des taulards montent du Shakespeare (encore lui !). Un film stupéfiant de force et de vitalité, proposé par nos amis distributeurs de Bellissima.

L’autre film événement, c’est évidemment Django Unchained. Si vous lisez la presse, vous savez à peu près tout de ce nouveau film débridé de Quentin Tarantino, qui atteint ici la maturité, sans rien perdre de sa fougue juvénile. C’est solide, spectaculaire, drôle, violent, d’un rythme effréné, et ce malgré les longues et brillantes scènes de dialogue : le réjouissant débat des cagoules, ou le merveilleux face à face Waltz-Di Caprio. Jamie Foxx incarne avec une réserve élégante l’esclave affranchi, tandis que Samuel L. Jackson est formidable en « bon Nègre », tellement convaincu de la supériorité de la race blanche qu’on a parfois l’impression que le bout de son nez blanchit ! Succès critique et succès public, Django Unchained comble les fans de Tarantino et pourrait bien en convaincre de nouveaux. Rappelons que le film doit son titre à un western spaghetti réalisé en 1966 par  Sergio Corbucci, avec Franco Nero dans le rôle titre. Hommage à l’original, Quentin lui a trouvé un petit rôle. Franco Néro interprète le Cow Boy à qui Django épèle son nom. Si vous l’avez raté, on l’aperçoit à la fin de la bande annonce. Mais vous pouvez venir revoir le film !

Vite-vite, la suite du programme, avec d’abord quelques dernières séances de nos précédentes semaines : Piazza Fontana, film enquête de Marco Tullio Giordana, 4h44 Dernier Jour sur la Terre, l’apocalypse par Abel Ferrara et Fear and Desire, le premier Kubrick. Et puis notre Vidéo-Club Tarantino, pour revenir aux sources de Quentin. Elles  passent, justement, par Kubrick (2001, l’Odyssé de l’Espace), par Leone (Le Bon, la Brute et le Truand) et… par lui-même : Pulp FictionBoulevard de la Mort et Inglourious Basterds.

Le mot de la fin pour Enfance de l’Art qui nous propose un chef d’œuvre de l’humour avec une version (très) décalée des contes de fées. C’est Princess Bride, de Rob Reiner, et c’est formidable.
Excellente semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action