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L'Édito

D’une guerre à l’autre. 

L'Édito

D’une guerre à l’autre. 

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Alors que s’ouvre le festival de Cannes – que nous dédions à Roger Corman, génial inventeur de série B qui vient de disparaitre – le Grand Action, outre sa programmation classique, propose deux séances guerrières. Lors de la première, jeudi à 20h, un critique et un avocat débattront de Diên Biên Phu, une bataille que Pierre Schoendoerffer avait vécue avant de la filmer en 1992. Mardi soir, nous finirons la semaine dans un combat du futur, celui de Furiosa : une saga Mad Max signée George Miller, que nous verrons en avant-première, quelques jours après sa présentation cannoise. Dans un registre plus calme, notre sortie de la semaine dernière, Le Jardin qui bascule, sera présentée dimanche à 18h par Mélanie Forret. Et puis bien d’autres films conservent l’affiche : État limite, documentaire essentiel de Nicolas Peduzzi qui suit un psychiatre dans son quotidien hospitalier bien malade, Robocop, accompagné du Cycle Paul Verhoeven, plus quelques autres que vous retrouverez en fin de lettre. 

Emblématique bataille finale de la guerre d’Indochine qui deviendra celle du Vietnam, Diên Biên Phu a marqué la France en 1954. Après son service militaire, Pierre Schoendoerffer s’était engagé au Service cinématographique des armées pour aller la filmer. Prisonnier quelques mois avec des milliers d’autres soldats – dont les trois quarts moururent en captivité – il revint 38 ans plus tard dans la fameuse « cuvette » reconstituer la défaite de l’Union française commandée par le colonel de Castries face aux troupes Viet Minh du général Giap. Si Schoendoerffer avait déjà signé un film sur le conflit indochinois (La 317e section), sa quête est autre dans Diên Biên Phu. Alors que l’Empire colonial se délite, on continue à jouer du violon et à fumer de l’opium à Hanoï, et l’on suit un reporter américain « embeded » dans le camp français au cœur des combats. Film hommage, parfois rêveur mais d’une grande intégrité (la patte Schoendoerffer), Diên Biên Phu est bien plus qu’un témoignage ou qu’un film de guerre ; c’est une mémoire et une transmission. D’ailleurs, le fils du réalisateur joue (presque) le rôle de son père. Après la projection de jeudi 20h, nous en débattrons en compagnie du critique Timothée Gérardin et de l’avocat Henri-Louis Delsol.  

Le bruit et la fureur de Mad Max exploseront au Grand Action mardi à 20h avec l’avant-première de Furiosa : une saga Mad Max, dernier opus de la saga de George Miller que nous sortirons mercredi 22. L’inventeur de cet univers qui fête ses 45 ans (le premier est de 1979 !) est un prequel, centré sur le personnage qui lui donne son titre. Anya Taylor-Joy reprend le costume de Furiosa, endossé précédemment (mais en fait après) par Charlize Theron. Fans de « Max le fou », venez découvrir sa genèse dès mardi soir.

Ceux de Delphine Seyrig et de Guy Gilles pourront venir voir Le Jardin qui bascule, judicieusement restauré et distribué par Les Acacias. Dans cette singulière histoire d’un tueur sans envergure qui tombe amoureux de sa victime désignée, s’exprime toute la délicatesse du réalisateur. La séance de dimanche 18h sera animée par Mélanie Forret qui a consacré un ouvrage à ce cinéaste poétique : Guy Gilles – À Contretemps (Edition de l’œil, avec l’université Paris 8). 

Si, par l’incroyable caméra de Nicolas Peduzzi, le docteur Abdel-Kader continue d’arpenter l’hôpital Beaujon dans un État limite, Robocop – 50% humain, 50% machine, 100% flic – persiste à traquer les bandits dans la ville de Detroit, encore plus déliquescente que nos services de santé. Vous retrouverez plus bas notre Cycle Paul Verhoeven, ainsi que les films qui gardent l’affiche.

Car il est temps de conclure avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, nous suivrons, tel ceux de Panurge, Shaun le mouton, de Richard Starzak et Mark Burton et, dimanche à 14h, tenterons de rejoindre Le Château ambulant, d’Hayao Miyazaki.  

Paisible semaine. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action