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L'Édito

Deux semaines de cinéma.

L'Édito

Deux semaines de cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
La lettre que nous vous envoyons ce jour va – pour des raisons de congés d’hiver – devoir tenir deux semaines. Mais n’allez pas croire que le Grand Action parte en vacances. Car cette quinzaine va être riche en évènements avec un Cinéma-Club autour de Zelig de Woody Allen, L’Impasse Tragique, d’Henry Hathaway pour le Ciné-Club Positif et Le Voyage Fantastique, de Richard Fleischer avec Univers Convergents, notre nouveau rendez-vous sous l’égide du mathématicien cinéphile Cédric Villani.

En 14 jours, nous allons aussi programmer trois festivals. D’abord notre Cycle Howard Hawks, mais en plus, la première semaine (du 12 au 18), un Cycle Ernst Lubitsch et la seconde (du 19 au 25), un Cycle Wes Anderson. Ces deux derniers annonçant la sortie, le 26 février, du film The Grand Budapest Hotel, dernière fantaisie baroque de Wes Anderson. S’il reconnaît en Lubitsch son maître absolu, gageons qu’il doive un peu de son sens du rythme à Hawks. Et puis, au milieu de tout ça, Le Loup de Wall Street, où Scorsese et DiCaprio nous immergent dans le monde flamboyant et délétère de la finance.

Commençons donc par les événements avec, jeudi 13 à 20h, la projection du Cinéma-Club animée par Jean-Max Méjean. Notre cher critique viendra nous commenter Zelig, l’excellente fable du caméléon de Woody Allen. Le réalisateur interprète le personnage titre, dont le sens de la sur-adaptation le pousse à imiter celui qui l’entoure. Au-delà des situations comiques enfilées comme des perles, le film est une prouesse technique, incrustation dans des images d’archive,  et aborde un thème fort de la psychanalyse : l’identification.

Mardi 18, nous aurons le plaisir d’accueillir Yann Tobin, l’un des rédacteurs vedettes de la revue Positif pour le fameux Ciné-Club. Pour ce mois de février, nous verrons un classique d’Henry Hathaway de 1946, L’Impasse Tragique. Après la projection de ce pur film noir, Yann réhabilitera le réalisateur qui, déférent avec les studios et tyrannique sur le plateau, a longtemps jouit d’une sale réputation, malgré son indubitable talent.
Le mardi soir suivant, le 25, nous accueillerons le Ciné-Club Univers Convergents, où Cédric Villani fait dialoguer sciences, fictions, société et cinéma. Après la projection du fabuleux Voyage Fantastique de Richard Fleischer, nous débattrons de médecine, de nanotechnologies et de microrobots avec le philosophe Sacha Loeve, Armand Adjari, Directeur Adjoint de la R&D chez Saint-Gobain, et Alexandre de la Taille, médecin spécialiste en chirurgie robotique. Car rappelons que ce Voyage Fantastique et visionnaire se déroule à l’intérieur du corps d’un patient, dans lequel on a inoculé un vaisseau miniaturisé. Un immense souvenir pour tout ceux qui l’ont vu enfant.

Niveau cycle, notre programme est également chargé, avec d’abord celui de Howard Hawks qui joue les prolongations. A vous de préférer le polar, le western, la comédie ou le film de guerre dans la pléthorique et éclectique production de Hawks. Nous vous en proposons 14 brillants exemples, dont la fameuse version inédite du Grand Sommeil.

La nouveauté de la semaine, mais qui ne durera qu’une semaine, c’est le cycle Ernst Lubitsch, cinéaste faussement léger à qui l’on doit quelques petits bijoux de comédie. Renonçant vite à la carrière de comptable à laquelle son père, tailleur berlinois, le destinait, Lubitsch débuta comme comédien avec son personnage  Meier, prototype du comique juif. Fourmillant d’idées, il passe vite à la réalisation, se fait remarquer et part pour Hollywood en 1922. On comprend qu’il ne reviendra jamais en Allemagne, qui le déchoira d’ailleurs de sa nationalité quelques années plus tard. Lubitsch fera donc l’essentiel de sa carrière aux USA, mais une partie de son cœur appartient à la France, qui lui rend bien cet un amour. Nous vous invitons à voir le détail du cycle Lubitsch sur notre site, mais sachez que, parmi les 11 films que nous programmons, il y a tous ses plus grands, parmi lesquels To Be or not To BeThe Shop around the Corner, et Ninotchka.

A partir du 19 février, Lubitsch laissera sa place à l’un de ses plus grands admirateurs : Wes Anderson. Si nous vous proposons un Cycle consacré à cet orfèvre du détail, c’est que bientôt sort son dernier film très attendu : The Grand Budapest Hotel. Avant de venir le voir à partir du 26 dans nos salles, révisez le parcours de ce cinéaste atypique et donc inclassable, à travers une sélection quasi-exhaustive de son œuvre. En 6 films, dont La Famille Tenenbaum, le Darjeeling Limited et Moonrise Kingdom, plongez dans le petit monde d’Anderson afin de pouvoir sereinement pénétrer au The Grand Budapest Hotel.

Même si cette lettre est déjà longue, elle ne pourra se clore ni sans redire que Le Loup de Wall Street, le dernier et brillant Scorsese tient toujours le haut de l’affiche, ni sans un mot pour l’Enfance de l’Art. D’autant que, pour les vacances scolaires, l’Enfance convoque Les Aristochats, l’un de nos Disneys préférés, signé Wolfgang Reitherman et starring Duchesse et O’Maley. Miaou.

Bonne quinzaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.