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L'Édito

Bon niveau de Lang.

L'Édito

Bon niveau de Lang.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Que nos lecteurs nous pardonnent ce piètre calembour, mais il nous permet d’annoncer le retour du Cycle Fritz Lang accompagnant Les Bourreaux meurent aussi, qu’il réalisa en 1943 et que nous ressortons sur copie neuve. Si certains de nos films anciens, et notamment We Blew it , conservent l’affiche, la semaine est marquée par un événement. Ce sera mercredi à 19h30 avec un Ciné-club Sciences-Po et la projection de deux documentaires de Henri-François Imbert en sa présence.

Henri-François Imbert  est un drôle de cinéaste, autodidacte et sensible, qui a développé son langage en réfléchissant sur l’art brut et en tirant l’écheveau de souvenirs enfouis. Dans Sur la Plage de Belfast, il cherche en Irlande une famille aperçue sur des bobines oubliées dans une caméra Super 8. Dans No Pasarán, Album souvenir, sa quête démarre avec d’anciennes photos de la Guerre d’Espagne trouvées chez son grand-père. Ce réalisateur solitaire nous parlera de son travail sur l’intime et expliquera sa démarche lors du Ciné-club Sciences-Po de mercredi soir où nous verrons ses deux documentaires.

Hitler et Goebbels adoraient Fritz Lang. La réciproque n’était pas vraie, mais cela leur fait un point commun avec nous. On ne résiste d’ailleurs pas à vous rappeler l’anecdote (parlante bien que contestée par certains spécialistes) de la rencontre, dès l’avènement du Reich en 1933, du nouveau Ministre de la Propagande avec le réalisateur, qui avait déjà signé Metropolis et M le Maudit. Alors que le premier proposait au second de prendre la responsabilité du cinéma de son ministère, Lang fit remarquer que sa mère était d’origine juive. Goebbels lui répondit que « c’était (lui) qui décidait qui était Aryen ». Lang quitta rapidement le pays, divorçant au passage de Théa von Harbou, son épouse et monteuse, tentée par les théories nazies. Après un bref séjour à Paris, il s’envola vers les USA en 1934, et commença rapidement sa deuxième carrière.  Entre drame social (Désirs Humains), film noir (La Femme au portraitla Femme au gardéniale Secret derrière la porte), et œuvre engagée, comme Cape et poignard ou Les Bourreaux meurent aussi (sur un scénario de Bertolt Brecht), Lang sut trouver sa place à Hollywood, réalisant parfois même des films d’aventure comme Les Contrebandiers de Moonfleet. De retour en Allemagne après-guerre, il poursuivit dans cette voie avec Le Tigre du Bengale et Le Tombeau hindou.

Non sans vous rappeler que le formidable documentaire de Jean-Baptiste Thoret, We Blew it , ainsi que CarrieDetroit et Certain Women poursuivent leur carrière, terminons avec l’Enfance de l’Art. Mercredi, nous verrons Alice Comedies, série de dessins animés réalisés par Walt Disney dans les années 20 et magnifiquement restaurés. Dimanche, ce sera une version plus récente de l’animation avec Anastasia, une princesse dans la Révolution Russe, qui a juste 100 ans. Bon anniversaire camarades.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action