Scroll down
L'Édito

A travers le temps et l’espace.

L'Édito

A travers le temps et l’espace.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Le cinéma permet tous les voyages et notre programme de la semaine nous emmène bien loin. Loin dans le temps, avec La Guerre du Feu, que Jean-Jacques Annaud viendra nous présenter mercredi à 20h en même temps que son livre ; loin dans le mythe, avec le Rendez-vous du Cinéma Grec de vendredi soir et Electra, la voyageuse de Petros Sevastikoglou ; loin dans le monde, avec le United Nations Association Film Festival et son programme dominical de films en anglais non sous-titrés ; loin dans la fantaisie, avec Chicken Run, présenté mardi par le directeur de la photo Dave Alex Riddett dans le cadre du Ciné-Club Louis Lumière ; et loin enfin dans le fantastique, avec The Dead don’t die, projeté également mardi au Grand Action, en même temps qu’au festival de Cannes, dont ce dernier Jim Jarmusch fait l’ouverture. Par ailleurs, nos classiques Fritz Lang (Les Trois Lumières pour la période allemande et House by the River pour l’américaine), nos non-moins indispensables Jerzy Skolimowski (Le Bateau Phare, Walkover, Signes Particuliers : néant et Travail au Noir), et notre indéboulonnable Ragtime de Forman, restent tous à l’affiche.

En 1981, Jean-Jacques Annaud avait déjà réalisé deux bijoux (La Victoire en Chantant et Coup de Tête) quand il se rappela que, non content d’être sorti major de l’Ecole Louis Lumière et de l’IDHEC (ancêtre de la Fémis), il avait aussi étudié la préhistoire à la Sorbonne. Il se lança donc le défi d’un ambitieux projet paléolithique. Ecrit par Gérard Brach d’après un roman de J.-H. Rosny et avec la collaboration d’Anthony Burgess pour l’invention du langage (formidable !), La Guerre du Feu raconte son titre, une bataille qui se tint il y a 400 000 ans. Invité par la sympathique Revus et Corrigés, consacrée au cinéma de répertoire, Jean-Jacques sera dans la salle mercredi à 20h pour revoir son chef d’œuvre préhistorique, et signera son autobiographie (Une Vie pour le Cinéma, Editions Grasset et Fasquelle) au Grand Bar lors du buffet à suivre.

Vendredi à 20h, les Rendez-vous du Cinéma Grec nous invitent à découvrir une vision contemporaine d’un mythe. L’Electra, de Petros Sevastikoglou, fait raisonner l’actualité avec les légendes hellènes et prouve la vitalité de ce cinéma.

Dimanche, nous accueillons le United Nations Association Film Festival et les quatre films de son programme de documentaires internationaux. Attention, s’ils sont passionnants, ils sont réservés aux bons anglophones car les films ne sont pas sous-titrés.

Mardi à 20h, le Ciné-Club Louis Lumière rejoue la rocambolesque évasion du poulailler de Chicken Run, réalisé par les patients et talentueux Peter Lord et Nick Park. Collaborateur de ces deux génies de l’animation en pâte à modeler, le directeur de la photo Dave Alex Riddett nous présentera cette excellente fable gallinacée, et nous accompagnera picorer le buffet.

Ce même mardi dans la salle (choix cornélien) se jouera aussi en avant-première The Dead don’t die, le très attendu dernier film de Jim Jarmusch, qui fera, simultanément, l’ouverture du festival de Cannes. Cette histoire de morts-vivants réalisée par l’un des réalisateurs les plus doués de sa génération sera au programme de la semaine prochaine et nous aurons l’occasion d’en reparler.

Celui de cette semaine conserve donc les deux Fritz Lang, que vous êtes nombreux à plébisciter. Film rare et symbolique de l’expressionisme allemand, Les Trois Lumières furent rarement allumées au cinéma depuis 1921. Trente ans plus tard et aux USA, Lang retrouvait la même lumière contrastée pour House by the River, un palpitant et oppressant thriller psychologique.

Non sans vous redire que Ragtime et quatre Jerzy Skolimowski cités en début de lettre gardent l’affiche, terminons avec l’Enfance de l’Art qui a convoqué deux talents de l’animation. Mercredi à 14h30, Michel Ocelot nous raconte la légende africaine de Kirikou et la Sorcière, tandis que, dimanche à 14h, c’est Jean-François Laguionie qui nous appelle à compléter Le Tableau, que son peintre a mystérieusement laissé inachevé.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.