Scroll down
L'Édito

Magie noire.

L'Édito

Magie noire.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Haïti est une île étrange que quelques puissants dominent grâce par la force… ou la magie. Dans The Serpent and the Rainbow, Wes Craven, nous entraîne sur ce petit bout de terre où se pratique la zombification. Gilles Esposito, critique à Mad Movie, viendra samedi à 20h30 nous présenter ce film ethnographique d’un maître de l’horreur réédité par le distributeur Capricci. L’avant-veille, jeudi soir donc, nous auront vécu la dernière ciné-conférence du cycle Harvard in Paris avec la projection des Héritiers, plongée entre les murs d’un lycée francilien de Marie-Castille Mention-Schaar, suivi d’un débat. Nos deux récentes ressorties, Do The Right Thing, de Spike Lee, et Blue Velvet, de David Lynch, gardent évidemment quelques projections.

Jeudi à 20h, Harvard in Paris poursuit ses travaux franco-américains à travers une projection-débat. Nous verrons donc Les Héritiers, où Marie-Castille Mention-Schaar  s’inspire de faits réels pour rendre hommage à une professeure – Ariane Ascaride – qui refuse de laisser tomber une classe trop difficile. Aprés la projection,  François Taddéi, biologiste, et Ange Ansour, pédagogue,  viendront nous expliquer en quoi les nouvelles technologies permettent de repenser l’université de demain. Un cocktail prolongera l’échange.

En 1987, Wes Craven, décédé l’été dernier à 76 ans, avait déjà réalisé le premier opus de la saga Fredddy Krueger (Les Griffes de la Nuit) et s’était ainsi fait un nom dans le cinéma d’horreur. Avant de laisser à d’autres réalisateurs les suites de Freddy (il n’en dirigea que 2 et on en est à 9 !) et d’inventer une nouvelle série à succès avec Scream, Craven chercha des voies moins attendues en s’appuyant sur le réel pour créer de la peur. Ainsi, bien qu’effrayant et redoutablement efficace, The Serpent and the Rainbow, dépasse largement le cadre du simple film d’horreur. Craven a longuement étudié le phénomène de zombification, et voyagé à plusieurs reprises en Haïti, capitale mondiale des zombis, où le film fut tourné dans des conditions assez dantesques. Rappelons que cette île déshéritée se remettait difficilement d’une guerre civile qui avait fait chuter le dictateur Duvalier, alias Baby Doc, et ses sinistres Tontons Macoutes.
Wes Craven nous fait suivre un scientifique blanc sur la piste des sorciers noirs, et le confronte à ses cauchemars et une violence bien réelle.

Prenez des communautés qui cohabitent difficilement, exacerbez les tensions en les tassant dans un espace réduit et mettez les à chauffer dans la fournaise de l’été new yorkais. Le résultat, c’est Do The Right Thing, un film bouillonnant d’énergie réalisé par Spike Lee en 1989 auquel la magnifique copie neuve du distributeur Splendor donne une nouvelle jeunesse et des couleurs.

Un mot encore sur la programmation avec Blue Velvet, film culte de David Lynch, et L’Enfance de l’Art qui nous promet deux ravissements. Mercredi, ce sera la féérie de Merlin l’Enchanteur et  dimanche, la grâce des Demoiselles de Rochefort.

Terminons cette lettre avec quelques nouveautés techniques car le Grand Action se modernise et s’améliore. Au niveau de la projection, avec un nouveau système 3D pour les films en relief, et de la billetterie, avec la possibilité d’acheter vos tickets en ligne sur le site.

On n’arrête pas le progrès. Bonne semaine

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.