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L'Édito

2016 ?

L'Édito

2016 ?

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Nul ne sait de quoi sera faite cette nouvelle année. Mais après celle qui  vient de s’achever, nous vous la souhaitons sereine et heureuse. Ce que l’on sait en revanche, c’est le programme de la semaine. Il est riche de nos dernières exclusivités, dont The Big Short, brillante satire d’Adam McKay, et de deux événements. Le premier se tiendra vendredi avec le cyle Warhol Unlimited, qui rend hommage à deux superstars du prince du Pop-Art : Joe Dallesandro et Paul Morrissey. Le second, le Ciné-Club Positif de mardi soir, nous donnera l’occasion de revoir, sur l’écran, Marlon Brando en bombe testostéroné dans Un Tramway Nommé Désir et, en vrai, Michel Ciment, pour nous introduire ce chef d’œuvre d’Elia Kazan. Egalement au programme Le Pont des Espions, dernier film d’espionnage de Steven Spielberg, et quelques séances de Joe Hill, de Bo Widerberg et des Yeux Brûlés, de Laurent Roth.

Si l’exposition Warhol Unlimited court toujours au Musée d’Art Moderne jusqu’au 7 février, le cyle associé prend fin ce vendredi. Mais il finit en beauté avec deux documentaires sur deux icônes de la tribu de la Factory Warholienne. Dans Joe Dallesandro, a Naked Angel, nous découvrirons comment ce jeune homme au corps sculptural est devenu une star. Il doit ce statut à Warhol, qui produisait les films, mais aussi à Paul Morrissey, réalisateur de la fameuse trilogie FeshTrash et Heat entre 1968 et 1972. Paul Morrissey, Into the Flesh, retrace la carrière de ce cinéaste qui sut se renouveler après le retrait du Maître qui, en 1975, préféra consacrer son énergie à la peinture. Karim Zeriahen, le réalisateur des deux docus, et son producteur, Pierre-Paul Puljiz – déjà venu au Grand Action pour les films de Larry Clark – seront dans la salle pour nous présenter leurs films. Ils seront accompagnés de Sébastien Gokalp, co-commissaire de l’exposition. Nous le remercions ici pour les belles séances qu’il nous a permis de vivre lors de ce cycle.

Mardi soir, nous retrouverons, et toujours avec le même plaisir, Michel Ciment, pilier du Ciné-Club Positif et de la revue associée. Qui mieux que Michel pour nous parler d’Un Tramway Nommé Désir ? Des clairs-obscurs de la photographie qui mettent en évidence celles des âmes ? De ce manifeste cinématographique de l’Actor’s Studio ? De la puissance du jeu de Brando et de la délicatesse de Vivien Leigh en route vers la folie ? Brando joua sur scène la pièce de Tennesse Williams en 1947, avant de prendre le rôle dans le film d’Elia Kazan en 1951. La pièce valut le Prix Pulitzer à son auteur, et le film remporta 4 Oscar. Vivien Leigh, Kim Hunter et Karl Malden furent récompensés, mais pas Brando, dont c’est pourtant sans doute le plus grand rôle.  

Le reste de notre programme est dominé par The Big Short, succès surprise de cet hiver. Il faut dire que Adam McKay, surtout connu pour avoir dirigé Will Ferrer dans des films assez potaches (et parfois drôles), réussit la prouesse de rendre quasi-claire et parfaitement vivante la folle crise des subprimes qui mit l’économie mondiale par terre. Quatre personnages, emblématiques de la finance – le geek génial, le trader vorace, le boursicoteur sanguin et le vieux gourou – tous interprétés par des stars (Bale, Gosling, Carell, Pitt) nous entraînent dans ce monde incroyable où la cupidité est la seule règle. Trop occupés à calculer leurs faramineuses rémunérations, les pontes de la finance mondiale ne voient pas arriver le tsunami engendré par leurs délirantes spéculations. Les 4 héros de The Big Short, eux, le présentent. Mais pas de morale là-dedans : ils vont aussi tenter d’en tirer parti. Virevoltant, brillant, à charge, d’une grande liberté formelle et souvent drôle, The Big Short est le film à ne pas manquer en ce moment.

On essayera également de ne pas rater Le Pont des Espions de la Guerre Froide, où Steven Spielberg nous conduit avec son habituelle aisance. Dans le Berlin nouvellement muré, un avocat qui n’avait pas demandé grand-chose, doit échanger son client, un espion russe, contre un pilote américain. Mais il prendra vite goût à la négociation… Nous pourrons aussi revoir l’histoire du clochard céleste Joe Hill, de Bo Widerberg, et le travail de mémoire de Laurent Roth, Les Yeux Brûlés.

Et puis bien sûr, en 2016 comme les années précédentes, nous conclurons avec l’Enfance de l’Art, et les bons épinards de Popeye et les 1001 Nuits, de Dave Fleischer. 

Mais avant de vous redire bonne année, une petite pensée pour les disparus de ce début janvier. Vous savez sans doute pour les deux Michel (Delpech et l’énorme Galabru), qui ont un peu éclipsé la mort le 1er janvier de Vilmos Zsigmond. Ce grand chef-opérateur nous a rendu visite à plusieurs reprises. Ceux qui l’ont rencontré s’en souviennent, et nous aussi, avec émotion.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action