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L'Édito

2013 débute en Amérique.

L'Édito

2013 débute en Amérique.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

ette année commence au Grand Action avec nos vœux, mais d’abord avec une belle sélection de films signés par les plus fameux réalisateurs d’outre-Atlantique. Entre cycles et événements, sont présents Hawks, Kubrick, Ferrara – notamment avec son touchant et apocalyptique 4h44, Dernier Jour sur la Terre – mais aussi Coppola, Cronenberg, De Palma et Tarantino dont, la semaine prochaine, nous accueillerons le dernier né : Django Unchained. Quant à notre débat de la semaine, il sera mené par notre cher Michel Ciment, lors de la projection de Magnolia, film baroque et stupéfiant qui fit éclater l’immense talent de Paul Thomas Anderson. Mais le programme de la semaine n’oublie pas notre vieille Europe, représentée par Giordana, Sokourov, Herzog et De Oliveira. Entre cycle Retour sur 2012, et le Vidéo-Club Tarantino, voyons le détail.

En commençant avec Michel Ciment qui nous donne rendez-vous lundi à 20h pour nous parler (et nous montrer) Magnolia, de PT Anderson, l’un des cinéastes les plus passionnants de sa génération qui revient bientôt avec The Master. Il réunit une pléiade de stars (Cruise, Moore, Macy, Hoffman) dans Magnolia, film complexe et chorale où l’agonie d’un vieil homme provoque d’inénarrables rencontres. La fine analyse du critique se poursuivra autour d’un cocktail au Grand Bar.

Notre film de la semaine, c’est encore 4h44, Dernier Jour sur la Terre, la nouvelle production d’Abel Ferrara, cinéaste déglingue qui touche ici à l’intime : les ultimes heures d’un couple bobo dans leur loft new yorkais. Skye et Cisco, alias Shanyn Leigh et Willem Defoe, attendent la fin du monde avec résignation, comme le reste de l’humanité. Que ferions nous de nos derniers instants ? Ce qui nous touche dans le film de Ferrara, c’est universalité de sa question. Et la délicate réponse, entre amour neuf et vieux démons, qu’offrent ses deux personnages.

Un début d’année, c’est toujours l’occasion de faire le point sur la précédente. Notre Retour sur 2012, qui précède le prochain Festival Télérama dont ce sera aussi l’objet, nous permet de revoir certains films marquants de l’an passé. D’abord le magnifique Faust d’Alexandre Sokourov, grand maître de la lumière, et le noir Cosmopolis, où Cronenberg peint la futile chute d’un golden boy. Dans Twixt, Coppola nous entraine à la suite d’un romancier sur les traces d’une fantôme, dans Go Go Tales, Ferrara, encore lui, dans les coulisses d’un cabaret foutraque, et Herzog dans les profondeurs de l’Amérique via un documentaire bouleversant : Into The AbyssLes Chants de Mandrin, une ode à la liberté au 18è siècle signé Rabah Ameur-Zaïmeche, et Gebo et l’Ombre, où Michel Lonsdale, Claudia Cardinale et Jeanne Moreau sont sublimement cadrés par Manoel de Oliveira, complètent notre rétrospective 2012.

La semaine prochaine, Django va se déchaîner sur les écrans. En attendant, nous vous proposons, par notre Vidéo-Club Tarantino, de voir et revoir les nombreuses influences de son inventeur. Cela passe en l’espèce par quelques westerns : du classique (Rio Bravo, de Hawks) et du moderne (Le Bon, la Brute et le Truand, de Leone). Pour faire un bon Tarantino, il faut aussi du sang (Carrie, de De Palma), un peu de métaphysique (2001, l’Odyssée de l’Espace, de Kubrick), et de la comédie (La Dame du Vendredi, encore de Hawks). Et puis comme Quentin n’hésite pas à s’autociter, l’on reverra avec plaisir Pulp FictionBoulevard de la Mort et Inglourious Basterds, qui révéla Christoph Waltz, l’excellent chasseur de prime initiateur de Django.

Cette lettre ne serait pas complète si elle ne signalait pas les films des semaines précédentes qui demeurent à l’affiche, à commencer Piazza Fontana, le film enquête rigoureux et juste Marco Tullio Giordana. Le premier Kubrick, Fear and Desire, est également toujours visible, tout comme Looper, thriller futuriste de Rian Johnson.
Et pour ne pas perdre les bonnes habitudes, terminons avec l’Enfance de l’Art qui a l’excellente idée de nous inviter dimanche à rire devant la folie des Cartoons de Tex Avery.

De quoi bien commencer l’année, que nous vous souhaitons excellente.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équ