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L'Édito

Une semaine au cinéma.

L'Édito

Une semaine au cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

L’avant-première de Brooklyn Secret fit quasi la réouverture de notre salle, après plus de 3 mois de fermeture. C’est dire comme ce film d’Isabel Sandoval, que l’on devait recevoir en mars, compte déjà dans l’histoire du Grand Action. D’origine philippine, comme la jeune femme qu’elle interprète à l’écran, Isabel Sandoval livre un film touchant, intime et original. Une immigrée sans papier s’occupe d’une vieille dame à Brooklyn. Tout l’argent qu’elle n’envoie pas à sa famille restée aux Philippines, elle le consacre à financer un mariage blanc afin d’avoir accès à une green card, la fameuse carte verte qui régulariserait sa difficile situation. Mais le petit fils de la vieille dame, Alex (alias Eamon Farren, un acteur Australien qu’on est ravi de découvrir), va lui offrir une autre voie, plus lumineuse. L’histoire est belle, les acteurs impeccables, New York magnifiquement filmé, et le tout donne une œuvre attachante et délicate ; d’ailleurs, presse et public sont unanimes.

« The Hunt est bien trop méchant, gratuit et drôle pour ne pas être irrésistible » commente Ecran Large ; « gore, délicieusement régressif et particulièrement réjouissant », selon La Voix du Nord ; « une charge hilarante contre les extrêmes » pour le Point ; « un jeu de massacre satirique qui fait mouche » dit Télérama ; « talentueusement mené et souvent drôle » écrit Le Monde de ce pur film de genre. Si la violence de cette série B de Craig Zobel peut parfois choquer, son humour désamorce l’hémoglobine et sert une dénonciation misanthrope, aux accents clomplotistes et révolutionnaires. Comme son nom l’indique, The Hunt est l’histoire d’une chasse, sauf qu’ici le gibier est humain… Un film hautement subversif et polémique, qui manie un humour noir caustique. L’intrigue rappelle évidemment Les Chasses du Comte Zaroff, ex-série B devenu grand classique du fantastique. Dimanche 19h, unique projection de la semaine pour cette pépite vintage réalisée par Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel en 1932.

Après la pause imposée par le perfide virus, nous retrouvons aussi Dark Waters, dont les préoccupations écologiques résonnent avec l’air du temps. Bien servi (et produit) par Marc Ruffalo, le film de Todd Haynes sonne juste, dans une remarquable économie narrative. Egalement en ligne avec l’actualité et en écho au « Black Lives Matter, Queen and Slim, de Melina Matsoukas, retrouve aussi le grand écran. Une histoire d’amour qui démarre bien mais, par la stupidité raciste d’un flic, part en road movie désespéré. Rien ne prédisposait les deux héros afro-américains à finir comme ça…

Avant de connaitre à nouveau le plaisir de conclure avec l’Enfance de l’Art qui revient (signe que ça va mieux, même s’il faut toujours rester prudent, masqué et raisonnablement distancié), petite annonce pour la semaine prochaine. Notre opération #LaSalleALEcran prendra vie dans celles du Grand Action. Ce festival de films au cinéma commencera, bien sûr, par Once Upon a Time in Hollywood, de Tarantino !

L’Enfance de l’Art, donc, reprend ses séances dès mercredi 10h30 avec Bonjour Tout le Monde, où les papiers mâchés de Koehler montrent délicieusement le réveil de la nature. Dimanche à 14h, les plus de 10 ans se régaleront devant L’Été de Kikujiro, de et avec Takeshi Kitano, qui, en posant ses flingues, réalise un poétique film sur l’enfance ; il commence au début des vacances ; ça tombe bien, non ?

Belle semaine.
Isabelle Gibbal Hardy et l’équipe du Grand Action.