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L'Édito

Le roi de l’été

L'Édito

Le roi de l’été

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Le roi de l’été au Grand Action sera The King of Staten Island, alias Pete Davidson, qui joue presque son propre rôle dans la nouvelle comédie de Judd Apatow. Il rejoint nos précédents succès (Brooklyn Secret, The Hunt… ) et notre cycle La Salle à l’Écran. Initié en distanciel pendant le confinement, cette sélection de films qui se déroulent au cinéma, prend corps au Grand Action, avec une seconde partie à partir du 29 juillet

Staten Island est le plus blanc, populaire et conservateur des 5 boroughs de New York. C’est aussi son quartier le moins peuplé et le moins urbain, que sa nature îlienne éloigne encore de la frénésie de la « Grosse Pomme ». Dans ce petit coin d’Amérique profonde à deux brasses de la ville monde, vit Scott ; traumatisé par le décès de son père pompier, il fume beaucoup d’herbe pour ralentir le temps qui file. De fait, le jeune homme attend que ça passe et, à 24 ans, habite toujours chez sa mère infirmière, sans autre vague projet que l’ouverture du premier restaurant-salon de tatouage, une passion pour laquelle il ne possède pourtant pas une grande aptitude. Scott attend donc on ne sait quoi, sauf que sa mère retrouve l’amour. Voilà donc le cadre de la dernière comédie de Judd Apatow, éternel trublion du cinéma américain, qui signe ici son film le plus intelligent, le plus touchant et le plus mûr. The King of Staten Island doit beaucoup à l’abattage de Pete Davidson, star prometteuse du stand-up dont la vie inspire en partie celle de Scott (mêmes maladies, père pompier mort en intervention le 11 septembre…). Humour noir et décapant, personnages attachants et bien construits (Marisa Tomei, la mère de Scott, est formidable), art apatesque du contre-pied et de la blague, The King of Staten Island est une comédie intimiste un peu trash et diablement réussie.

Isabel Sandoval montre un autre New York dans Brooklyn Secret, un quasi premier film au titre révélateur. En effet, l’assistante de vie d’une vieille dame de Brooklyn qu’incarne la réalisatrice trimbale quelques lourds secret, et pas seulement celui d’être clandestine. The Hunt, détonante série B de Craig Zobel, porte aussi assez bien son titre puisqu’il s’agit d’une chasse, mais à l’homme ! Cette parabole drôlement gore et subversivement polémique s’amuse des clichés de l’Amérique et renvoie, évidemment, aux Chasses du Comte Zaroff, classique du fantastique des années 30

 En attendant la seconde partie du cycle La Salle à l’Écran – des films dont le cinéma est un décor – la première poursuit son chemin. Vous retrouverez donc les 10 films de la semaine dernière (Cinéma Paradiso, Lenny and the Kids, Minnie et Moskowitz, The King of New York, Une Étoile est Née…), en attendant les nouveaux à venir la semaine prochaine. Pour vous faire saliver, en voici quelques uns : Taxi Driver, mythe Scorsesien, Les Ensorcelés, drame Minnellien, Splendor, nostalgie Scolesque, ou encore Au fil du temps, errance wendersienne. La suite mercredi prochain

 Non sans vous rappeler que Dark Waters, de Todd Haynes, et Queen and Slim, de Melina Matsoukas, conservent quelques séances, on termine avec l’Enfance de l’Art. Mercredi à 10h30, les tout-petits découvriront le cinéma avec Le Rêve de Sam et 3 autres dessins-animés à voir dès 3 ans ; dimanche à 14h, animation pour les plus grands avec la formidable Prophétie des Grenouilles, de Jacques-Rémy Girerd. Belle semaine.

Belle semaine.

Isabelle Gibbal Hardy et l’équipe du Grand Action.