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L'Édito

Un œil japonais

L'Édito

Un œil japonais

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

L’œil tourné vers le Soleil Levant qui titre notre lettre hebdomadaire propose deux regards très différents. Celui, terrifiant, de trois films J-Horror emblématiques du fantastique japonais contemporain, et L’œil Limosin, qui appartient à un cinéaste nippophile auquel La Cinémathèque rend hommage via un cycle, mené par son fameux Tokyo Eyes. Mais ces deux yeux ne représentent qu’une partie du programme que nous proposons aux vôtres. Outre cinq ciné-clubs et une avant-première de I Comete il les convie à voir Zeros and Ones, la dernière folie d’Abel Ferrara, le cycle Takashi Miike et celui consacré à Jacques Doillon, jeune cinéaste, ainsi que bon nombre de films des précédentes semaines. 

Cette riche semaine d’événements débute jeudi à 20h, avec un Ciné-club des Écoles lancé par Nous ne vieillirons pas ensemble. Le critique Antoine Jullien décryptera l’adaptation que Maurice Pialat fait de son propre livre, en partie autobiographique, où il trouvait en un Jean Yann atrabilaire un parfait double de lui-même. 

Le lendemain, toujours à 20h, vous être prié de vous présenter aux Rendez-vous du cinéma Grec pour découvrir Patrouille matinale, de Nikos Nikolaïdis. Dans une improbable ville en ruine, une femme erre, amnésique, avant de rencontrer un survivant. Michèle Valley, l’actrice principale, sera avec nous pour nous présenter cette vision post-apocalyptique d’un cinéaste grec singulier. 

Samedi à 19h30, Valérie Donzelli et Céline Bozon, sa directrice de la photographie, sont les invitées du Ciné-club Louis Lumière. Elles viendront présenter Marguerite & Julien, une belle et intemporelle histoire d’amour incestueuse entre Anaïs Demoustier et Jérémy Elkaïm, sous l’œil de Frédéric Pierrot qui, devenu le psychanalyste préféré des Français, ne peut que s’y opposer. La réalisatrice et sa collaboratrice débattront à l’issue de la projection. 

Mardi soir, il faudra vous décider entre deux comètes. D’un côté, à 19h30, l’Avant-Première de I Comete, le nouveau film, chorale et solaire, de Pascal Tagnati, qu’il viendra nous présenter avant sa sortie le lendemain. En face de ce prometteur jeune réalisateur corse, le Club Positif nous propose de regretter la mort prématurée de River Phoenix, frère (notamment) de Joaquin et comète du cinéma américain, qui illuminait l’écran dans A bout de course. A 20h, Christian Viviani, rédacteur de la Revue Positif, nous introduira la vision de ce grand film que Sidney Lumet réalisa en 1988. 

On a parfois comparé les déambulations narratives de Jean-Pierre Limosin à celle de Jean-Luc Godard. Photographe d’inspiration et critique aux Cahiers du Cinéma, Jean-Pierre signe son premier film en 1982 avec Alain Bergala. Après ce Faux-Fuyants, il enchaîne avec Gardien de la nuit, avant de passer de nombreuses années au Japon. Il y rencontre notamment Takeshi Kitano et réalise un curieux polar : Tokyo Eyes. Lundi à 19h30, il nous présentera ce dernier film, vedette, avec les deux autres cités, du cycle L’Oeil Limosin, que nous lui consacrons en partenariat avec La Cinémathèque

Si le terme demeure abscons pour certains de nos cinéphiles, J-Horror allume les yeux des plus jeunes d’entre eux. Le distributeur Bookmakers, spécialiste du cinéma de genre, a l’excellente idée de ressortir, sur copie restaurée, trois de ces terrifiantes séries B dont les Japonais raffolent. Entre Dark Water ou Ring, de Hideo Nakata, et Audition, de Takashi Miike (dont le cycle se poursuit), on ne sait lequel vous fera le plus frémir de plaisir. Les vrais fans d’horrifique iront, sans trembler ou en tremblant, voir les trois. 

Il ne nous reste que peu de place pour vous signaler Zeros and Ones, l’étonnante dystopie qu’Abel Ferrara, grand expérimentateur-provocateur du cinéma contemporain, a tourné à Rome pendant le confinement. On ne cite aussi que les plus récentes de nos sorties – Les Oliviers de la justice, 5 Nouvelles du Cerveau, Belfast et le cycle Jacques Doillon, jeune cinéaste, – mais sachez que d’autres, plus anciennes, conservent quelques séances. Et on conclue avec L’Enfance de l’Art qui slalome entre Shaun le mouton : la ferme contre-attaque (mercredi à 14h30) et Kirikou et les hommes et les femmes (dimanche à 14h). 

Belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action