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L'Édito

Sean Penn for ever.

L'Édito

Sean Penn for ever.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

La vedette de cette semaine est incontestablement Sean Penn, alias Harvey Milk, auquel nous consacrons une rétrospective. Mais la concurrence est rude puisque les deux opus du Che demeurent à l’affiche et qu’un événement Inrees vient ponctuer notre programmation. Samedi à 14h, Patrick Clervoy, psychiatre spécialiste du traumatisme de guerre prolongera par un débat la projection de Valse avec Bachir. Dans ce formidable documentaire d’animation, technique qui met une distance étrange avec l’histoire – la réelle comme la fantasmée – le réalisateur Israélien Ari Folman se remémore l’été 1982 et les massacres de Sabra et Chatila, qui suivirent l’assassinat de Bachir Gemayel, Président du Liban. D’avance passionnant.

Sean Penn est le plus grand acteur vivant. Voilà. On l’a dit, on ne le dira plus, mais ce n’est pas l’Oscar reçu pour sa dernière prestation, qui nous démentira. Voilà donc Harvey Milk, l’histoire vraie d’un homosexuel devenu militant, puis élu, avant de tomber en martyr de sa cause. Observateur talentueux et toujours aigu de la société américaine, Gus Van Sant a laissé de côté les adolescents déboussolés qu’il aime tant filmer – et avec tant de justesse – pour s’intéresser au destin d’un homme hors du commun. Le film s’ouvre sur des images d’archives qui rappellent la manière dont étaient traités les gays d’avant Harvey. Violentes, ces séquences en évoquent d’autres, plus connues et aussi traumatisantes : celles des ségrégations subies et du combat des Noirs (pardon, les Afro-Américains) aux USA. Construit en flash-back, le film de Van Sant s’appuie sur le testament qu’Harvey Milk enregistra peu avant sa mort. Sur ses huit dernières années, de New York à Castro, le fameux quartiers homo de San Francisco, Sean Penn incarne de façon stupéfiante la passion et le charisme du vrai Milk : un homme qui lutta pour que les gays ne soient plus vus par la société américaine comme des envoyés du diable. Au delà du « biopic » (même si tous les personnages ont existé), ce film dresse le portrait de la communauté d’une époque, engagée politiquement mais non encore décimée par le SIDA. Disons encore qu’on peut y voir un remarquable plaidoyer pour la tolérance et que Sean Penn est… Ha non, on l’a déjà dit.
Nous vous proposons donc de revenir sur la carrière de cet acteur et réalisateur d’exception à travers une programmation spéciale « Into Sean Penn ». La semaine commencera avec deux de ses réalisations, un polar noir et introspectif, The Pledge, et le fameux et contemplatif Into the Wild. Nous poursuivrons avec l’acteur, condamné à monter La Dernière Marche vers la mort, mais accompagné par une religieuse, Susan Sarandon, dans un film de son mari : Tim Robbins. Retour au polar vendredi avec Mystic River, du grand Clint, puis à un film étrange de Niels Muller, où Sean interprète un désaxé pas si fou qui projette The Assassination of Richard Nixon. On le retrouve en amoureux éperdu de sa propre épouse dans la vie (Robin), dans le touchant She’s so Lovely de Nick Cassavetes. Nous finirons cet hommage avec le déroutant The Game, de David Fincher, où Sean joue un jeu dangereux avec son frère (Michael Douglas).

Pour le reste de la programmation, rappelons que le Grand Action est la seule salle du quartier à projeter les deux films que Soderbergh consacre à l’icône de la révolution cubaine – Che L’Argentin et Che Guerilla – et que l’historien Eric Renan viendra présenter la séance de Che L’Argentin vendredi à 14h.
Quant à notre rituelle séance de l’Enfance de l’Art, elle nous invite, mercredi à 14h, à passer un Eté avec Coo, dessin animé de Keiichi Haara, réalisateur du Tombeau des Lucioles.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand