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L'Édito

Polar schizophrène, gangster psychédélique et vérité qui dérange.

L'Édito

Polar schizophrène, gangster psychédélique et vérité qui dérange.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Au Grand Action cette semaine, exceptionnellement, il n’y aura aucun événement ! Nous vous laissons récupérer du Parcours Doré de samedi (un succès avec un buffet en or massif et Reflet dans un Œil d’Or) et du ciné-concert-goûter de dimanche, où la salle était hilare devant Harold Lloyd, attentive à la contrebasse d’Eric Recordier et gourmande devant le buffet. Rendez-vous pour le prochain le 14 janvier.

En attendant, retrouvez donc cette semaine Les Infiltrés (The Departed), de Martin ScorseseLe Point de Non-Retour (Point Blank), de John Boorman et, le matin, Une Vérité qui Dérange (An Inconvenient Truth), de Davis Guggenheim.

Les Infiltrés raconte l’histoire de deux jeunes flics : l’un officiel, mais qui, en douce, travaille pour le roi de la pègre. L’autre officieux, parce qu’infiltré dans le gang du même parrain. Scorsese suit en parallèle les trajectoires des deux hommes ; tout les rapproche, y compris une femme, mais ils ne doivent jamais se croiser au risque d’y laisser leur vie. Polar noir, technophile et efficace comme un Scorsese, The Departed est aussi une réflexion sur l’identité et ce qu’on risque en jouant avec la sienne. L’un y perd sa virilité et l’autre sa santé mentale. Et au milieu de ces naufrages, rayonne Frank Costello, le parrain qui apprécie la fausse fourrure et que Jack Nicholson – au sommet de son art – semble inventer à chaque plan. Imprévisible, fantasque, désabusé, dangereux, Costello restera comme une grande figure de méchant. Son imitation d’un rat est un must.

Dans la salle Club, un autre genre de polar, mais toujours une histoire de trahison, magnifique ressort dramatique des tragédies à flingues. Dans Point Blank, Lee Marvin veut récupérer le magot d’un hold-up et se venger de ses complices et de sa femme qui l’ont floué. De cette histoire simple, John Boorman, qui était alors un tout jeune réalisateur, a tiré une histoire à tiroir où le serpent se mord la queue. Dramatiquement, esthétiquement, historiquement, ce film est un ovni. À découvrir pour le plaisir et pour mieux comprendre la brillante carrière de Boorman.

Une Vérité qui Dérange, de Davis Guggenheim, est un film pour prendre conscience que la planète est en danger. On y suit la campagne de sensibilisation d’Al Gore, ancien candidat à la Maison blanche devenu apôtre de l’écologie. Drôle, excellemment documentée, intelligemment illustrée, cette vérité nous laisse 10 ans pour inverser le cours des choses et sauver la Terre. Prenez donc deux heures pour venir le voir à midi, entre deux courses de Noël.

Et dimanche à 11h, l’Enfance de l’Art vous propose de découvrir un formidable dessin animé : U de Serge Elissalde et Grégoire Solotareff. Star de la littérature enfantine, ce dernier a fait appel à Isild Le Besco, Bernadette Laffont, Artus de Penguern et Sanseverino, qui a aussi écrit la musique, pour sonoriser son univers. Un ravissement.

Très belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action