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L'Édito

Le ballet des Monarques.

L'Édito

Le ballet des Monarques.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Un duo couronné régente le Grand Action cette semaine : Helen Mirren dans The Queen de Stephen Frears, et Sean Penn dans Les Fous du Roi (All The King’s Men) de Steven Zaillian.

Mais, outre le gouvernement simiesque de La Planète des Singes de Franklin James Schaffner, projeté dimanche matin dans le cadre de “L’Enfance de l’Art”, d’autres prétendants viendront bientôt bouleverser cette ordre établi.

D’abord, notez le dans vos tablettes, le 27 novembre, John Boorman, prince d’Excalibur et de Délivrance, viendra nous parler de son œuvre, et nous étrennerons ensemble la copie neuve de Point Blank (le Point de Non Retour), le thriller sixties qui le rendit célèbre. La projection sera suivie d’un cocktail et la vente des places est ouverte dès aujourd’hui.

Quelques jours plus tard, nous projèterons Les Infiltrés (The Departed), le nouveau film de Martin Scorsese, baron des Gangs of New York, des Taxi Driver et des Aviator.

Mais avant ce déferlement de la monarchie cinéphilique dans nos salles, revenons en aux puissants du moment.
The Queen donc. Engoncée dans son orgueil blessé et ses certitudes compassées, le Reine doit à son premier Ministre et au cadavre d’un cerf de laisser éclater son humanité. En prenant pour toile de fond la crise de régime qui a ébranlé l’Angleterre à la suite de la mort de Lady Di, Stephen frears dresse le portrait d’une femme coincée entre les Anciens, d’où elle vient naturellement, et les Modernes, où elle va naturellement.
Respectueusement subversif (ou le contraire), ce film important nous entraîne au chevet de la famille royale, alors qu’elle vit de chasse et de nature sur ses terres Ecossaises.
Intelligence du propos, qualité de l’interprétation, beauté des décors, virutosité de la mise en scène qui manie l’archive et la fiction avec autant de brio qu’elle mêle le public et l’intime, The Queen est l’un des incontournables de la rentrée.

“Nail’em up !” (”Clouons les au poteau !”) hurle de son côté un vendeur de brosses devant des prolétaires convaincus du “tous pourris”. Ce programme simple et démagogique le conduira au poste de gouverneur de Louisiane, où il se confrontera à la corruption qu’il avait tant dénoncée.
Dans Les Fous du Roi, Steven Zaillian, s’inspire de la trajectoire du gouverneur Huey P. Long, pour dénoncer les dérives du pouvoir. Un thème malheureusement universel et terriblement contemporain.
Mais, plus qu’un film politique, Les Fous du Roi est d’abord un film noir, servi, comme il se doit, par une pléiade de stars (Jude Law, Kate Winslet, Antony Hopkins…) qui accompagne l‘ascension et la chute de Sean Penn. Film noir dans son esthétique et la très belle reconstitution de la Louisiane des années 50, mais film noir aussi dans ses thématiques : l’amour, la jalousie, le mensonge, la trahison et, finalement, le meurtre.

Entre Reines, fous et rois, bonne semaine cinématographique.

Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action