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L'Édito

L’aventure, c’est l’aventure.

L'Édito

L’aventure, c’est l’aventure.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Et quand ce sont Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, ça décoiffe ! Nous jubilons de ressortir ce film délirant devenu culte, hommage de John Carpenter à la série B et à Tsui Hark, mythique réalisateur d’origine vietnamienne. A côté de ce joyeux cinéma foutraque, nos amis de Ciné-Ma Russie nous convient jeudi soir à voir une adaptation soviétique d’Anna Karénine signée Alexandre Zarkhi et précédée du court-métrage Je te vois, présenté par son réalisateur Denis Koudryatsev. Evidemment, les 3 Billboards de Martin McDonagh garde l’affiche (normal, hahaha).

C’est grâce à la magie de la VHS et à ces longues soirées passées devant un magnétoscope que Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, après un relatif échec en salle, est devenu un film culte. Il faut dire que ce pauvre John Carpenter n’a pas eu de chance dans ses sorties, devant, par deux fois, souffrir de la concurrence d’un roi du box office. En 1982, Carpenter réalise The Thing, formidable film fantastique que nous vous avons récemment présenté. Pas de chance, face à sa monstrueuse créature, se tient E.T, le gentil troll vert de Spielberg qui emballe le public. Quatre ans plus tard, Kurt Russell endosse le débardeur de Jack Burton pour un film d’aventures délirant. Mais le genre a été préempté par le même Spielberg pour qui les années 80 sont (aussi) celles d’Indiana Jones. Du coup, Jack passe un peu à côté de son public. Qu’importe ! La sortie en vidéo du film le fera découvrir aux cinéphiles qui, emballés par la virtuosité de la réalisation, la drôlerie des situations et le caractère frontal du héros en feront un mythe. Ils ont aussi vu les références que Carpenter faisaient à Tsui Hark, réalisateur de Zu, qui renouvela le genre du film de combat asiatique, orphelin depuis la mort de Bruce Lee en 1973. Jack Burton est donc un camionneur musculeux et un peu balourd qui, parce qu’un sorcier chinois convoite la fiancée de son pote, va se retrouver dans d’improbables péripéties, duels aux sabres et affrontements à grands coups de magie. C’est spectaculaire et réjouissant. Et on adore le titre original, Big trouble in Little China, qui résume parfaitement le propos en donnant le ton.

Jeudi soir, nous retrouverons la séance mensuelle de Ciné-Ma Russie autour de l’adaptation par d’Alexandre Zarkhi d’un classique de Tolstoï, Anna Karénine. Tatiana Samoïlova, notamment connue pour son rôle de Véronika dans Quand Passe les Cigognes, Palme d’Or 1958 à Cannes, interprète Anna, que son amour pour Vronski perdra. Notons que le film devait représenter la Russie au Festival de Cannes de 1968, qui sera annulé suite aux événements dont nous célébrerons bientôt le cinquantenaire. Pour en revenir à la soirée de jeudi, Denis Koudryatsev nous présentera aussi son court-métrage Je te vois en avant-programme. On ne l’a pas vu.

Troisième semaine pour 3 Billboards, dernier film de Martin McDonagh, porté par une France McDormand au sommet de sa forme, et entourée de deux épatants complices : Sam Rockwell et Woody Harrelson. Dans un bled de l’Amérique profonde, elle provoque, grâce à trois affiches publicitaires, deux flics un peu apathiques à son goût pour démasquer le meurtrier de sa fille. Un film high concept (avec une vraie idée en bon français) qui tient ses promesses, quitte à prendre des chemins détournés, jusqu’à sortir de la route… 3 Billboards est l’excellente surprise de ce début d’année, justement plébiscitée par la critique et le public.

On termine évidemment avec l’Enfance de l’Art qui, comme Jack Burton, nous ramène mercredi dans les années 80 en compagnie des Gremlins. Personne n’a oublié ces mignonnes peluches vivantes qu’il ne faut surtout pas nourrir après minuit. Cette comédie horrifique fut un énorme carton. Si Joe Dante l’a réalisée, parmi les producteurs, un certain Steven Spielberg…

Bonne semaine. 

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GrandAction