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L'Édito

La meilleure façon de filmer.

L'Édito

La meilleure façon de filmer.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Encore deux événements cette semaine. Le premier avec Claude Miller dans le cadre du festival Paris-Cinéma dont le Grand Action est partenaire ; le second autour d’Antonioni, organisé par le Club Positif, dont le Grand Action est également partenaire. Et la nouvelle de la semaine, c’est la ressortie sur copie neuve du film Le Verdict de Lumet, qui vient rivaliser avec les Bons Baisers de Bruges de Martin McDonagh.

Lundi 7, nous avions l’honneur et la joie d’accueillir Charlotte Rampling, venue nous présenter Le Verdict, un petit bijou réalisé par Sidney Lumet en 1982, et dont elle partage la vedette avec Paul Newman. Ce même Verdict, dirigé par un virtuose du film de procès sur un scénario implacable de David Mamet, sera dès cette semaine projeté sur notre écran panoramique et dans une copie toute neuve. Paul Newman y compose l’un de ses meilleurs rôles, celui d’un avocat loser qui a sombré dans l’alcoolisme. Mais, plutôt de sauter sur une occasion qui lui permettrait de retrouver son statut d’antan, il préfère écouter sa conscience. Et malgré l’intervention ambiguë d’une jeune femme hyper séduisante, il prend le parti de la justice contre le cynisme de l’argent, incarné par James Mason. La merveilleuse photographie d’Andrzej Bartkowiak joue l’ombre contre la lumière pour dénoncer les forces obscures des puissants, et éclairer la rédemption de l’avocat. Un grand film.

L’ombre et la lumière, dans un autre registre, sont aussi présentes dans la Meilleure Façon de Marcher. En 1975, Claude Miller, sorti major de l’IDHEC et formé sur les plateaux de Carné, Deville, Godard ou Truffaut, réalise son premier long-métrage. Deux moniteurs de colonie de vacances, l’un viril et sportif, l’autre plus attiré par le théâtre, s’opposent dans un jeu pervers de l’oppresseur et de l’opprimé. Mais la part d’ombre de chacun finira par éclater à la lumière. Dans la Meilleure Façon de Marcher, Miller évite tous les écueils du sujet pour construire un film d’un remarquable équilibre. Vendredi à 20h, il viendra débattre de la naissance de son cinéma et de l’ensemble de sa carrière. Et comme cette rencontre fait partie de Paris Cinéma, les places sont à 5 € pour tous.

Un Reporter usurpe l’identité d’un mort et poursuit son voyage jusqu’à son terme inéluctable. Dans Profession : Reporter, Michelangelo Antonioni nous interroge sur le destin, qui se joue de ceux qui veulent en jouer. Pour éclairer ce film exceptionnel, l’une des grandes œuvres des années 70, le Club Positif a convié Jean A. Gili, son spécialiste du cinéma italien. Il animera le débat de mardi soir, après la projection du film.

En salle Club, Bons Baisers de Bruges, étonnante comédie noire de Martin McDonagh poursuit sa carrière. Cette histoire décalée de tueurs à gages, eux mêmes très décalés, dans un Bruges moins conventionnel que l’idée que l’on s’en fait, mérite vraiment le voyage. Derrière la drôlerie, la bizarrerie, la folie, se cache une sorte de morale… toujours aussi décalée.

Terminons par l’Enfance de l’Art, qui ressort un petit bijou des années 50 : l’Homme qui Rétrécit. Les effets spéciaux – ha ! le combat contre l’araignée devenue géante – ont marqué des générations de jeunes cinéphiles. Pourquoi pas la nouvelle ? À voir absolument dès 7 ans, mercredi à 14h.

Bonne semaine.