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L'Édito

Images en mouvement.

L'Édito

Images en mouvement.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Le cinéma, c’est la photo en mouvement. Mais encore faut-il maîtriser le dit-mouvement pour que l’image soit belle et fluide. C’est le métier des cadreurs Steadicam, qui se réunissent samedi pour leur Ciné-club AFCS. Ce sera, avec Les Rendez-vous du cinéma Grec de vendredi, les seuls événements de la semaine, riche par ailleurs de nombreux films, dont Falcon Lake, le premier de Charlotte Le Bon, et Pourquoi Pas !, le film mythique de Coline Serreau réédité sur copie neuve. 

Vendredi à 20h, les hellénophiles se retrouveront aux Rendez-vous du cinéma Grec pour la projection de 4 courts-métrages contemporains. Dans l’ordre, nous verrons Meetings, de Kyriakos Hatzimihailidis, Rain Dogs, de Panayotis Halakatevakis, Tzitzipongo, de Pavlos Sifakis, et Leur lire des poèmes, d’Alexis Hatzigiannis, rencontre incongrue un soir de Noël. C’est de saison ! 

Les Cadreurs Steadicam font un drôle de métier. Harnachés d’un lourd support qui assure la stabilité de la caméra qu’ils transportent, ils suivent le mouvement. Leur Ciné-club AFCS réunira samedi à 18h30 cette sympathique corporation autour de La Môme, touchant biopic d’Edith Piaf, interprétée par Marion Cotillard et filmée par Olivier Dahan. Ce dernier sera dans la salle, accompagné de Roberto De Angelis, son cadreur, pour débattre après la projection, en 35mm s’il vous plait. 

Un garçon français de 13-14 ans en vacances d’été près d’un lac canadien avec papa-maman et son petit frère et une fille de 16 ans québécoise, provocatrice, rebelle : voici les personnages de Falcon Lake, première tentative – réussie – de Charlotte Le Bon derrière une caméra à pellicule. Le film traite délicatement du premier amour pubertaire sans jamais tomber dans le poncif. La mue adolescente, pleine d’espérances, est aussi une douleur et un défi, qui passe par l’expérimentation. On peut saluer la justesse de la réalisatrice débutante, la singularité de son regard, la douceur intransigeante et audacieuse de son récit, et on s’incline devant son casting. Sara Montpetit et Joseph Engel, alias Chloé et Bastien, sont épatants. Si la première a été castée parmi 400 apprenties comédiennes, le second fut qualifié de « Nouveau Timothée Chalamet » par le journal américain Variety, lors de la présentation de Falcon Lake à la Quinzaine Cannoise. Souhaitons-lui, ainsi qu’à sa partenaire, un aussi bon début de carrière. C’est en tout cas bien parti ! A condition qu’il sache traverser le lac de la notoriété et ne se noie pas dans un océan de navets…

Le peu de soirées spéciales de cette semaine laisse de la place à nos autres récents succès, à commencer par Pourquoi Pas ! En 1977, Coline Serreau, cinéaste engagée, réalisait cette comédie, parfois amère, d’une expérience de ménage à trois plutôt subversive. A la même période et dans un tout autre genre, Walter Hill signait Driver, polar noir aux géniales poursuites en bagnoles, dont Drive reprendra la trame 40 ans plus tard. Restent aussi à l’affiche le huis-clos carcéral Ariaferma, belle réussite du cinéma italien contemporain signé Di Constanzo, le dernier James Gray, Armageddon Time, Le Serment de Pamfir du réalisateur ukrainien Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, le sombre Bowling Saturne, de Patricia Mazuy, et même Moonage Daydream, le voyage à Bowie Land de Brett Morgen. 

La semaine prochaine, votre cadeau de Noël sera muet mais génial, puisque ce sera la réédition restaurée en 4K de Ma Vache et Moi, un Buster Keaton de 1925.  En attendant, il y a l’Enfance de l’Art et ses deux projections. Mercredi à 14h30, nous verrons Pat et Mat en Hiver, nouveau printemps de l’animation tchèque de Marek Beneš et, dimanche à 14h, Charlot sur la Route, de Charles Chaplin, bien sûr ! 

Belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action