Scroll down
L'Édito

Fondu de Fonda.

L'Édito

Fondu de Fonda.

Chère Spectatrice, cher Spectateur,

Deuxième semaine de notre « tribute to Jane Fonda », avec toujours en vedette le formidable Klute, de Alan J. Pakula.
La piste d’un homme disparu entraîne John Klute, un détective privé provincial, jusqu’au New-York débauché d’une jeune et séduisante prostituée. Mais une enquête peut en cacher une autre et les deux devront apprendre à se connaître…

Sur un habile scénario de thriller, Pakula confronte deux caractères mythiques du cinéma : le privé et la call-girl. Mais la lecture contemporaine qu’il en donne est bien éloignée du film noir des années 30 à 50. Point de romantisme, mais une plongée dans les bas-fonds de la ville et de l’âme humaine : perversion, drogue, meurtre, tout y est.
Au-delà de la qualité formelle du film – l’intrigue est bien menée et la mise en scène de Pakula terriblement oppressante – le personnage et la composition de Jane Fonda firent le succès de Klute. La prostituée, libre dans son corps mais exploitée par le monde, sonnait juste pour les féministes des années hippies. Elle parle de sexe comme un homme, confie à une psy sa recherche du plaisir et tente de mener sa barque sans se soucier de la morale bourgeoise. Oscarisée pour sa prestation, Jane Fonda fut copiée par les jeunes filles de l’époque et contribua à faire de Klute un film culte des seventies.

Enfant du cinéma car fille d’Henri et sœur de Peter, Jane Fonda a toujours cultivé sa liberté de penser, même quand elle s’agitait sur des cassettes d’aérobic. Heureusement, elle a tourné bien d’autres œuvres beaucoup plus intéressantes et engagées, dans le respect de ses convictions. Ainsi, la Maison de Poupée (de Joseph Losey), le Syndrome Chinois (de James Bridges) ou Stanley et Iris (de Martin Ritt) sont quelques films où elle a pu défendre les couleurs du féminisme, du combat anti-nucléaire ou de la lutte contre l’illettrisme.

Ces 3 derniers films faisaient déjà partie de notre programme « spécial Jane », avec La Maison Du Lac (Mark Rydell), Une Femme D’affaires (Alan J. Pakula). Nous le complétons cette semaine avec deux nouveaux films : California Hotel une comédie douce amère d’Herbert Ross servie par une très belle distribution et la Poursuite Impitoyable, un extraordinaire film d’Arthur Penn, avec Marlon Brando et Robert Redford.
La semaine prochaine, nous changerons radicalement de registre puisque ce sont les vacances de la Toussaint et que nous avons toujours à cœur de conquérir les spectateurs d’après-demain. Il était donc logique que le Grand Action participe à Mon Premier Festival, en partenariat avec la Mairie de Paris et l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai.

Pour cette manifestation visant à donner au jeune public le goût des salles obscures, le Grand Action a conçu un programme “spécial 8-15 ans“ sur le thème « Loin de la Ville ». Et pour l’illustrer, quoi de mieux que les grands espaces du western filmés par un maître du genre : John Ford. Des avant-premières et des débats accessibles complèteront ce programme, dont le point d’orgue sera le ciné-concert du mardi 1er novembre à 16h. Le pianiste Jacques Cambra jouera en direct la partition du Caméraman avec Buster Keaton. Une découverte du cinéma « comme avant ».

Excellente semaine en compagnie de la belle Jane Fonda.

Isabelle Gibbal-Hardy
L’équipe du Grand Action