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L'Édito

Films noirs.

L'Édito

Films noirs.

Chères spectatrices, chers spectateurs, 

Si nos nouveautés sont plutôt noires, elles sont porteuses d’espoir en la faculté permanente qu’a le cinéma de se réinventer. Tout d’abord avec la sortie d’un remarquable film ukrainien, Le Serment de Pamfir, de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, et la poursuite du perturbant Bowling Saturne, dont Patricia Mazuy et Achille Reggiani viendront débattre mercredi à 20h. Et puis l’on pourra toujours voir une dizaine de nos récents succès, et choisir d’assister à l’un ou plusieurs des cinq ciné-clubs et événements qui vont rythmer la semaine. 

Commençons par le premier de ces derniers, une séance du Ciné-club des Écoles animée jeudi à 20h par le critique Michel Etcheverry.  Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? se demande Gloria, alias Carmen Maura, femme de ménage débordée par la vie qui trouve son salut dans la drogue. Pedro Almodovar composait en 1984 une comédie amère et affirmait son style.  

Samedi à 20h, nous aurons le plaisir d’accueillir une nouvelle fois Carlos Tello, docteur en littérature comparée et cinéma, animateur du club Image & Parole. Carlos, également spécialisme de transhumanisme, sera dans son élément pour débattre de The Trouble with being born, où Sandra Wollner nous raconte l’histoire d’un androïde dont la mémoire est au service de son possesseur.

Jean-Vincent Puzos, production designer de The Lost city of Z, saga épique de James Gray, est l’invité Du Décor à l’Ecran, rendez-vous des décorateurs de cinéma qui se tiendra dimanche à 18h. 

Les festivités se poursuivent lundi à 20h avec un Open Screen Club, écran ouvert pour jeunes réalisateurs qui présentent leurs courts-métrages de moins de 8 minutes. Initiative des Cinémas Indépendants Parisiens, la deuxième édition de cet événement est l’occasion d’échanger autour du désir de cinéma. 

La semaine se terminera mardi à 20h, avec un Club Positif. Jean-Philippe Domecq viendra décrypter Cadavres exquis, où Francesco Rosi mande Lino Ventura pour enquêter sur les sanglantes dérives des années de plomb italiennes. 

La semaine dernière sortait Bowling Saturne, le nouveau Patricia Mazuy, qui filme avec un réalisme glaçant la dérive meurtrière d’un jeune homme. Il faut dire que la caméra de Patricia est précise et impitoyable, et nous serons ravis d’échanger avec elle et son acteur Achille Reggiani, après la projection de mercredi 20h. 

Celle de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk (on l’appellera Dmytro) plane, comme suspendue, et suit au plus près les personnages de son premier long-métrage, Le Serment de Pamfir, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs cannoise. Au sud-ouest de l’Ukraine, aux confins de la Roumanie et de la Hongrie, vit la famille de Léonid, dit Pamfir, force de la nature au cœur pur qui a renoncé aux trafics de sa jeunesse pour retrouver le droit chemin en travaillant à l’étranger. Mais, alors que son village, sous le joug d’Oreste, un tout-puissant potentat local, prépare son carnaval, Pamfir doit renouer avec la criminalité et la violence… Film explosif et tendre, Le Serment de Pamfir impose un ton particulier, avec ses longs plans séquences qui changent d’échelle pour passer d’un personnage à l’autre avec une grande fluidité. La scène d’amour du début en est emblématique ; d’autres suivront, plus boueuses, plus noires, plus terribles.

On pourra retrouver un peu de légèreté avec The Party, Moonage Daydream, ou d’autres films qui conservent l’affiche. Notre jeune public trouvera son bonheur avec les trois séances de L’Enfance de l’Art. Mercredi à 10h30, il suivra l’admirable Marche de l’Empereur, de Luc Jacquet, jeudi à 10h30 les tout petits visiteront en 6 courts-métrage la Maison sucrée, Jardin Salé, et dimanche à 14h, on rêvera aux histoires de Princes et Princesses, de Michel Ocelot. 

Belle semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action