Scroll down
L'Édito

Benicio del Che

L'Édito

Benicio del Che

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Au programme de cette semaine : événements et révolution, ainsi qu’un regard sur la jeune et déjà brillante carrière de Benicio del Toro, incarnation du Che dans le film de Steven Soderbergh.
Ce même Soderbergh sera également à l’affiche de notre Club Positif du mois, mardi à 20h, par le truchement de L’Anglais, interprété par Terence StampHubert Niogret, grande figure de notre revue préférée, viendra décortiquer ce thriller tendu, où un séduisant sexagénaire assoiffé de vengeance vient affronter à Los Angeles les meurtriers supposés de sa fille.
Tout autre genre pour l’autre événement de la semaine, initiative de l’INREES, les spécialistes très sérieux des expériences extraordinaires. Samedi à 14h, il nous en propose une : la rencontre avec Denise Desjardins, une vieille dame formidable qui a connu une illumination mystique en Inde dans les années 60. Elle viendra elle-même raconter son expérience et présenter le documentaire De la Révolte au lâcher-prise, que Guillaume Darcq lui a consacré.
N’oubliez pas de réserver pour ces séances spéciales, et de vous précipitez vers les autres, car le choix est relevé, avec le Che et les programmes Cuba Libre et Benicio del Toro qui l’accompagnent.

Avant d’endosser le treillis du mythique révolutionnaire latino-américain, Benicio del Toro avait à plusieurs reprises brillé devant la caméra. Et pas n’importe laquelle puisque Inàrritu, Sean Penn, Abel Ferrara ou Terry Gilliam, entre autres, l’ont dirigé par le passé. La sortie de la première partie du Che – Che-l’Argentin -, la fresque de Steven Soderbergh, nous donne l’occasion de revenir sur la carrière de son interprète principal. Nous vous proposons de voir ou revoir cette semaine, The Usual Suspects, formidable polar retors de Bryan Singer21 Grammes, une triple histoire de cœur magnifiquement ciselé par Alejandro González InárrituBasquiat, où Benicio interprète le peintre New-yorkais surdoué et destroy, et Traffic, variation chromatique sur les chemins de la drogue, vue par Soderbergh, encore lui. C’est lors de cette première collaboration entre le réalisateur et l’acteur – qui reçu un Oscar, un Ours Berlinois et un Golden Globe pour sa prestation de détective Mexicain – que naquit l’idée du Che. La première partie du diptyque évoque les années lumineuses d’Ernesto Guevara : rencontre avec Castro, prise de La Havane et discours à l’ONU. Dans la seconde, à venir sur nos écrans le 28 janvier, Soderbergh suit les années noires, de l’exode bolivien de son héros à la mort. Nous y reviendrons.

Et bien-entendu poursuite de notre festival Cuba Libre, manière cinématographique de commémorer le cinquantième anniversaire (et non quarantième comme nous l’écrivions la semaine dernière ; ce n’est pas en histoire que nous sommes nuls, c’est en calcul !) de l’entrée des Castristes à La Havane. Dans Avant la Nuit, Julian Schnabel, avant Basquiat, évoque la vie d’un écrivain castriste, puis anticastriste ; une vision moins idéalisée du régime que celle Mikhail Kalatozov donne dans Soy Cuba. Plus léger, Woody Allen filmait en 1971 une révolution burlesque dans Bananas, et plus musical, Wenders, posait en 1999, sa caméra devant l’orchestre du Buena Vista Social ClubFraise et Chocolat, touchant film symbole du renouveau du cinéma Cubain, complète ce programme.

Mais les événements, les révolutionnaires et les grands acteurs ne nous doivent pas nous faire négliger notre jeune public. Il peut toujours voir Trois (més)aventures d’Harold Lloyd, péripéties burlesques brillantes, et les Aristochats, le meilleur Walt Disney du monde. A notre humble avis.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.