Au revoir Michel Ciment.
Chères spectatrices, chers spectateurs,
Au moment où nous allions envoyer cette lettre, nous apprenons que Michel Ciment vient de rejoindre Stanley, Billy, Orson, Joseph, Fritz, Francesco, Elia et tous les autres grands cinéastes qu’il a si bien connus et défendus.
Michel a été le premier à nous faire confiance en créant au Grand Action le ciné-club Positif en 2007. Sa fougue et sa générosité nous ont portés et son nom restera indissociablement lié à notre cinéma. Malgré notre tristesse, show must go on, et voyons la semaine à venir.
Notre premier événement traite d’identité sexuelle et de genre avec Le Dernier été de la Boyita de Julia Solomonoff proposé par le Ciné-club des Ecoles mercredi à 20h. Pendant ses rituelles vacances dans la pampa argentine, une préadolescente s’ennuie un peu à l’abri de la « boyita », la roulotte de son enfance. Sa rencontre avec Mario, un garçon de son âge, va l’éveiller à la vie, à la sexualité et à ses troubles. La projection sera suivie d’un débat avec Federico Bietti, Docteur en sociologie.
Jeudi à 19h30, nous retrouvons Quentin Lazzarotto, l’un des instigateurs du Ciné-club CLIMAX, pour une visio-conférence avec le mathématicien Cédric Villani et la militante Camille Etienne, qui présentera son Pourquoi on se bat, documentaire glacial – et parfois glaçant – sur la fonte des glaces, coréalisé avec Solal Moisan. Les deux débatteurs briseront la glace en direct du cinéma Jacques Tati d’Orsay, partenaire de l’événement.
Vendredi, samedi et dimanche, préparez-vous à soutenir bruyamment vos favoris pour les prix du Festival Faire un film en 48h. En une douzaine de projections, nous verrons un florilège de courts-métrages réalisés dans l’urgence par des équipes, chevronnées ou débutantes, mais toujours portées par l’amour du cinéma. Comme tous les ans, du bon, du moins bon, de l’inattendu, du presque-bien, du vraiment pas mal, et quelques perles sorties de ce défi déglingué qui consiste à écrire, produire, préparer, réaliser, interpréter, enregistrer, monter, mixer et exporter un film en 2 jours.
Lundi à 20h, nous accueillons un événement du Festival d’automne à Paris, rendez-vous culturel majeur de la saison dans la capitale. Proposée grâce à Yto Barrada, photographe, artiste et co-fondatrice de l’associative et courageuse Cinémathèque de Tanger, la projection de Pastorales électriques, d’Ivan Boccara, lancera un échange avec le réalisateur et Malika Chaghal, vice-présidente de ce lieu culturel marocain. Notez que, lors des cinq prochains lundis, le Festival d’automne à Paris sera présent dans nos salles.
Mardi à 19h30, le Ciné-club Louis Lumière nous présentera Olga, où Elie Grappe, prometteur réalisateur suisse, filmait l’aventure d’une gymnaste ukrainienne obligée, pour des raisons de sécurité, de quitter son pays afin de poursuivre son entraînement. L’action de ce film de 2021 se déroule en 2013… Sans commentaire. En revanche, on commentera la lumière d’Olga avec la cheffe opératrice Lucie Baudinaud et son étalonneur Charles Fréville.
Le même jour à 20h, embarquement dans le Compartiment n°6 du train postsoviétique conduit par le Finlandais Juho Kuosmanen. Pas facile de choisir, d’autant qu’il y a aussi tous nos récents succès, dont le dernier Scorsese, Killers of the Flower Moon, sur une page peu glorieuse de l’histoire américaine, les rééditions de Cronenberg (Faux-Semblants et Le Festin Nu), et le formidable Goodbye Julia, troublante histoire d’amitié féminine sur fond de culpabilité qui se déroule au Soudan. C’est de ce pays ravagé par tous les malheurs du monde qu’arrive Mohamed Kordofani, premier réalisateur soudanais en compétition au Festival de Cannes. Goodbye Julia y fut apprécié, et l’est aussi par le public. Ce n’est que justice.
Dernières lignes pour l’Enfance de l’Art avec, mercredi à 14h30, Les Nouvelles aventures de Rita et Machin, de Pon Kozutsumi et Jun Takagi, et dimanche à 14h Le Kid, de Charlie Chaplin.
Beau programme, belle semaine.
Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action