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Soirée hommage à Lionel Soukaz

Soirée hommage à Lionel Soukaz

Pour finir le festival, nous rendons hommage à Lionel Soukaz, cinéaste saboteur, éminemment subversif et pionnier du cinéma queer français, disparu cette année. 
Trois films : un film-hommage du cinéaste Xavier Baert, partant du souvenir d’un film apparemment perdu ; puis un film retrouvé et restauré ; et, enfin, l’œuvre la plus controversée et peut-être la plus emblématique de Soukaz, Ixe, projetée en double écran.


Un film perdu de Lionel Soukaz  Xavier Baert, 2025, numérique, 35’
« Décrire un film perdu de Lionel Soukaz ; il s’appelait La Vérité nue. Et pour cela, évoquer la figure du cinéaste, disparu cette année. »
Réalisé après la disparition de Soukaz, ce film sans images ou presque est une élégie et un témoignage. Xavier Baert y médite sur le cinéma de Soukaz, sur leur relation, et sur la capacité de survie des images : comment décrire ce qui a été perdu. 


La vérité nue  Lionel Soukaz, 2001, 16mm numérisé, 9’
Le « film perdu » évoqué par Baert, ne l’est en fait plus. Restauré par Yves-Marie Mahé à partir de plusieurs captations issues de projections passées, notamment dans la cave du laboratoire L’Etna. Un trajet en voiture, puis la chambre. Le corps nu dans le lit, dormant ou souriant à la caméra, se dédouble et se superpose. Sur les chansons mélancoliques pop de Christophe, une tendresse crue. 


Ixe Lionel Soukaz, 1980, 35 mm double écran, 48’ 


Œuvre-manifeste projetée ici dans sa version double écran 35 mm récemment restaurée par le CNC, Ixe est sans doute l’une des œuvres les plus emblématiques de Soukaz. En réponse à la censure de Race d’Ep, Ixe est construit par une volonté de saturation : tout montrer, sans limites, tout en même temps. « Un film implosé, crucifié. Ixe est un écartèlement : aux quatre points cardinaux, aux quatre extrémités de la croix, la guerre, le sexe, la religion et la drogue. Le jeu des superpositions, des glissements des éclairs à peine mémorisés par l’œil comme des savantes répétitions de thèmes, nous fait souvenir que le sexe est aussi la guerre des corps et le pape, la drogue du peuple » (Guy Hocquenghem)

Le cinéma de Lionel répète et insiste, comme la vie. Une répétition de la vie insistante qui n’est autre que la permanente et incoercible protestation de la réalité. Cette réalité cachée des forces vives que ne cesse d’esquiver, dont ne cesse de nous dissuader la prétendue réalité des informations journalières et des vérités imposées. Aussi ce cinéma est-il ressenti comme l’impudeur d’une dénudation et comme le déchirement d’une blessure. Il offense les convenances, heurte la convention. Un cinéma de l’innocence aussi, qui ne porte aucun jugement : il se contente de montrer. Il ne juge pas les jugements de toute farine : politique, religion, morale, famille, etc., il en fait plutôt table rase. La réalité se décape, ou, comme une blessure, se débride ; le flux, le sang qui en jaillit est vital.
René Scherer

Réalisateur(s)

Acteurs, personnages



Production



Projections à venir


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