Scroll down
L'Édito

Welcome Jerry.

L'Édito

Welcome Jerry.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Cette semaine sera marquée par la venue mardi 13 à 19h d’un grand monsieur du cinéma : Jerry SchatzbergJerry viendra présenter L’Epouvantail (Scarecrow), un film avec Al Pacino et Gene Hackman. Il sera accompagné ce soir là de son biographe, Michel Ciment, auteur de Schatzberg, de la Photographie au Cinéma (Edition du Chêne, 1982). Car, avant de tenir une caméra, Schatzberg fit ses preuves un appareil photo à la main. Dans les années 50 et 60, il tire le portrait de toutes les stars de l’époque et shoote pour Vogue ou Cosmopolitan. En 1970, il débute au cinéma en réalisant un film qu’il avait écrit, Portrait d’une Enfant Déchue, où Faye Dunaway interprète une émouvante call girl à la dérive. Ce coup d’essai impose Schatzberg comme un cinéaste important du renouveau américain, qui met son sens du cadre et de la composition au service de ses thèmes de prédilection : errance et dérive, justement. On les retrouve dans Panique à Needle Park, où Al Pacino plonge dans la drogue, et dans l’Epouvantail, où le même Pacino face à Gene Hackman, compose un couple improbable et touchant. Dans ce film au lyrisme décalé, Lion et Max, les deux héros, divaguent dans l’Amérique en ébullition des années 70 et ne trouvent pas leur place dans ce pays qui perd ses marques. L’Epouvantail sera légitimement couronné par une Palme d’Or en 1973. Nous vous convions à venir en parler avec l’auteur mardi à 19h.

Outre cette soirée, notre affiche est consacrée cette semaine à Michael Clayton et Sa Majesté des Mouches. Dans le premier, George Clooney interprète un avocat pris dans la tourmente des affaires et de sa conscience. Réalisé par le brillant scénariste Tony Gilroy, Michael Clayton est une plongée dans les amorales saletés des grands groupes, que tâchent de faire oublier des firmes d’avocats grassement payés. Un bon thriller, clos par un tout simple et éloquent plan de fin, qui ravira les fans du beau George. Dans Sa Majesté Des Mouches (Lord of The Flies), Peter Brook a adapté sans concession le roman éponyme de William Golding. Cette sombre fable nous entraîne dans les tréfonds de l’âme humaine par le biais d’une bande d’enfants livrés à eux-mêmes sur une île déserte. Filmé dans un beau noir et blanc de documentaire et rythmé par une musique hypnotique de Raymond Leppard, Sa Majesté est un film impressionnant à voir dès 10-12 ans.

A propos d’enfant, signalons la projection de Manue Bolonaise, mercredi à 14h dans le cadre de l’Enfance de l’Art. Dans ce joli film, Sophie Letourneur décrit avec sensibilité la difficulté d’être préadolescent. Un peu plus tard et pour les plus jeunes, n’oubliez pas notre prochain ciné-concert-goûter du 17 novembre, avec le Caméraman de Buster Keaton. Et puisque nous sommes dans le futur, l’événement de décembre sera la ressortie sur copie neuve de Blade Runner, l’énorme film de Ridley Scott. Répliquants : à vos abris ! Bonne semaine aux autres.

Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action