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L'Édito

Un prophète en cinéma

L'Édito

Un prophète en cinéma

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Jacques Audiard appréciera t-il qu’on le qualifie comme le héros de son dernier (sublime) film ? Réponse en sa présence, lors du Ciné-Club Positif du mardi 15 septembre à 20h, quand « l’un-des-meilleurs-réalisateurs-français » viendra, en compagnie de Michel Ciment, nous présenter un autre héros, très discret celui là.
Adapté d’un roman de Jean-François Deniau, le héros très Discret qu’interprète Mathieu Kassovitz est un usurpateur qui, dans la période trouble de la fin de la guerre, va se construire une biographie de grand résistant. Qui est-il vraiment ? Tout le monde doute… Les thèmes de l’identité et de la place l’individu dans une société reviennent sous différentes formes dans le rare et précieux cinéma d’Audiard. Michel Ciment et lui-même, à l’issue de la projection, les aborderont, parmi le flot de questions que vous ne manquerez pas de leur poser. Nous ne saurions trop vous conseiller de réserver vos places.
Outre cette prestigieuse soirée du Club Positif, un autre événement viendra animer la semaine, grâce à nos amis de l’Enfance de l’Art, qui se retrouve pour l’occasion en début de lettre. Dimanche à 11h, projection en avant-première du film-lauréat du Grand Prix du Festival du Film d’Animation de Nancy, Pierre et le Loup, de Suzie Templeton. Pierre sera précédé d’un petit déjeuner (rendez-vous à partir de 10h30 devant les viennoiseries) et d’un court-métrage de Pierre-Luc Grangeon, mettant en scène un autre Loup, Blanc, cette fois. Ce programme « jeune public » est ouvert à tous, à partir de 6 ans ; parce qu’avant les loups, ça fait peur.

En salle panoramique, les Inglourious Basterds continuent leur traque aux nazis. Burlesque, iconoclaste, violent, le dernier Tarantino ne décevra pas ses fans. Film multilingue (anglais, français, allemand, et même un peu d’italien), il est servi par une impressionnante distribution internationale, dont Brad Pitt en grande forme, affublé d’un irrésistible accent texan et d’une escouade de tueurs juifs, la charmante Mélanie Laurent qui, pour fuir les nazis se fait exploitante de cinéma mais est draguée par un jeune premier allemand (Daniel Brühl, révélé par Good Bye Lenin) ; une non moins charmante agent double (Diane Kruger), qui finit dans les pattes d’un super méchant d’anthologie : le Colonel SS Christoph Waltz, lauréat de la dernière palme d’interprétation cannoise. Brinquebalant sans ménagement son spectateur dans une France occupée mais d’opérette, Quentin se plaît à tirer jusqu’à la rupture les tensions de certaines scènes. On sort décoiffé de ce foutraque de guerre, mais ravi.

Plus sereines, mais peut-être plus inquiétantes, les jeunes disparues du Pique Nique à Hanging Rock poursuivent leur carrière. Etrange et sensuelle, chargée d’un érotisme réprimé mais omniprésent, cette réalisation de Peter Weir date de 1975 mais n’a pas pris une ride. Les décors sont sublimes, les collégiennes victoriennes aussi blanches que leur robe – mais beaucoup moins amidonnées – et l’ambiance qui se dégage de ce film fantastique et doux reste gravée dans les mémoires bien après que les lumières se soient rallumées.

Pour finir, deux chef d’œuvre du film d’action classique. Un western : les 7 Mercenaires, adaptation américaine par Sturges du même nombre de samouraïs de Kurosawa. Et un film de chevalier présenté par l’Enfance de l’Art, La Flèche et le Flambeau, avec Burt Lancaster en héros médiéval devant la caméra de Jacques Tourneur. Et s’il vous faut une raison de plus pour venir au Grand Action, la rentrée du cinéma vous permet de profiter des séances sans événement au tarif de 4€ pendant 4 jours, de dimanche 13 au mercredi 16.

La semaine prochaine, les fans de River Phoenix retrouveront leur idole trop tôt disparue dans My Own Private Idaho, de Gus Van Sant. Ressortie de prestige qui sera, à n’en point douter, au centre de notre prochain courrier.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action