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L'Édito

Trois lumières, et quelques autres.

L'Édito

Trois lumières, et quelques autres.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Notre nouveauté date de 1921. Les Trois Lumières est signé Fritz Lang, un film allemand exceptionnel que l’on n’a pas souvent vu en salle et qui rejoint House by the River, réalisé par le même, mais aux USA, 29 ans plus tard. Si ces Trois Lumières illuminent notre semaine, plusieurs personnalités vont nous éclairer de leur savoir. Le réalisateur Serge Bozon viendra ainsi nous parler de House by the River lors de la séance de jeudi à 19h30. Ce même jeudi à 20h, Le Cygne de Cristal, de Darya Zhuk, sera introduit par l’équipe Ciné-Ma Russie qui nous accompagnera au cocktail. Vendredi à 20h, Le Collectif Jeune Cinéma a invité Sebestyén Kodolányi et Bernhard Marsch pour présenter sa séance de courts-métrages. Samedi à 21h, Marc Olry viendra nous parler de Ragtime et, dimanche à 18h, les rédacteurs du Fanzine Cash animeront leur nouveau Ciné-Club Cash avec Grizzly Man, d’Herzog. Walkover et Le Bateau Phare de Skolimowski restent bien-sûr à l’écran.

Fritz Lang débute sa carrière de cinéaste à la fin des années 1910, à 30 ans à peine. Il a déjà connu une vie mouvementée : artiste de cabaret à Vienne, voyageur en Méditerranée, illustrateur à Paris, blessé sur le front de l’Est, régisseur de théâtre, il devient scénariste, puis amant de la romancière Théa von Harbou. Il l’épouse après la mort mystérieuse de sa première femme, et commence à écrire des films avec elle. Le succès vient vite et le couple Lang-Harbou fait partie des pionniers de l’Expressionnisme allemand. Leur collaboration est fructueuse (Mabuse, Metropolis, M le Maudit…), jusqu’à que les sympathies de Théa pour les théories du Chancelier Hitler ne divisent le couple (Fritz était juif et fuira aux USA). Pendant leur décennie amoureuse et cinéphilique, ils auront notamment allumé Les Trois Lumières. Merveille du courant expressionniste, cette fable mortifère amène une jeune femme à affronter la Grande Faucheuse pour sauver son fiancé. Voyageant à travers le monde et le temps, elle se heurte à la cruauté de la mort et au destin, tout en scrutant les tréfonds de l’âme germanique… Il serait étonnant que vous ayez déjà vu ce film incroyable, pas projeté depuis plus de 30 ans et inédit en vidéo. Et franchement, ça claque. Pour parcourir une autre facette de l’immense talent de Lang, House by the River est toujours à l’écran et le réalisateur Serge Bozon nous introduira la séance de jeudi 19h30 de ce film très noir.

Voilà un judicieux enchaînement avec les événements de la semaine. Un autre se tiendra ce même jeudi à 20h. L’équipe de Ciné-Ma Russie nous présentera Le Cygne de Cristal, un film de Darya Zhuk largement primé en 2018, où une jeune DJ poursuit son rêve. Ce qui n’était pas facile dans la Biélorussie des années 90. Cocktail à suivre.

Depuis plusieurs mois, Le Collectif Jeune Cinéma nous présente le travail et la démarche de Sebestyén Kodolányi, archiviste et réalisateur. Il sera avec nous vendredi à 20h, accompagné du cinéaste Bernhard Marsch, pour présenter quatre courts-métrages expérimentaux.

Ragtime de Forman samedi à 21h, un nouveau ciné-club, celui du Fanzine Cash, clôturera les événements de la semaine dimanche à 18h. Parlant de cinéma « de façon concise et entière », ce fanzine gratuit organise aussi son premier Ciné-Club Cash. Il l’inaugure avec Grizzly Man, formidable documentaire où le grand Werner Herzog raconte la tragique histoire de deux amoureux des ours qui payèrent cher leur passion.

Non sans rappeler que Walkover et Le Bateau Phare gardent quelques séances, on termine avec l’Enfance de l’Art. Jeudi à 10h, un film spécial tout-petits avec Gros Pois et Petit Point, de Lotta et Uzi Geffenblad et, dimanche à 14h, Les Folles inventions de M. Bricolo, qui devrait aussi séduire les très jeunes.

Bonne semaine.