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L'Édito

Roi et Reine.

L'Édito

Roi et Reine.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Cette semaine au Grand Action, le pouvoir est sur l’écran avec toujours The Queen, le film événement de Stephen Frears qu’il faut absolument avoir vu, et la sortie des Fous du Roi (All The King’s Men) de Steven Zaillian, avec Sean Penn en gouverneur de la Louisiane.
Steven Zaillian est un brillant scénariste hollywoodien qui a œuvré pour les plus grands : Scorsese, Scott, Spielberg…. On lui doit ainsi quelques unes des histoires les plus marquantes des dernières décennies, dont La Liste de SchindlerGangs of New York, l’Interprètela Chute du Faucon Noir ou Mission Impossible. Il est ensuite passé à la réalisation. Les Fous du Roi est son troisième film adapté du roman de Robert Penn Warren, rédigé en 1946, soit 11 ans après l’assassinat du Gouverneur de Louisiane Huey P. Long dont il s’inspire. Mais Zaillain a préféré transposé l’histoire dans les années 50 pour s’affranchir de la resconstition historique et montrer l’intemporalité du propos : le pouvoir corrompt.
Pour interpréter cet homme politique charismatique issu du peuple et qui sait lui parler, Sean Penn – toujours magnifique – a sorti un incroyable accent plouc, qui donne à ses discours une dimension populiste apte à galvaniser les foules. Face à ce roi, une pléiade de “fous”, incarnés par autant de stars : Kate Winslet, Jude Law, Antony Hopkins…
Les Fous du Rois est un film politique qui ressemble à un film noir, avec ses l’intrigues tortueuses et ses personnages ambigus. Un film de grande facture, car il y a aussi des stars dans l’équipe technique très chevronée montée par Zaillian.

The Queen, impérialement interprétée par Helen Mirren, règne sur l’autre salle. Dans ce film qui mêle habilement images d’archive et fiction, le grand Stephen Frears nous fait pénétrer dans l’intimité de la couronne d’Angleterre au lendemain de la mort de Lady Di. Dépassée par l’extraordinaire popularité de son ex-belle-fille, la Reine faillit se couper de ses sujets et dû son salut à l’intervention hautement politique et brillante de son nouveau Premier Ministre, Tony Blair, qui alors était de gauche.
La critique et le public ont réservé un accueil triomphal à The Queen, qui passe sans transition du rire à l’émotion avec le même brio. Les magnifiques paysages de la lande écossaise servent d’écrin à ce bijou royal, qui restera l’un des grands films de l’année 2006. Si vous n’avez pas encore rencontré The Queen, on vous envie d’avoir à découvrir le magnifique portrait, tout en finesse, en grandeur et en humanité qu’ont composé Stephen Frears et Helen Mirren.

Citoyens, à vos écrans, pour voir la grandeur des Reines et la déchéance des Rois.

Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action