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L'Édito

Palmes d’Or, séances spéciales et club Positif

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Palmes d’Or, séances spéciales et club Positif

Chères spectatrices, chers spectateurs, Riche semaine au Grand Action, avec la poursuite de notre Cycle d’Or – l’occasion de revoir certains des 61 films primés à Cannes, dont L’Épouvantail (Scarecrow), de Jerry Schatzberg, la vedette de notre programme. Mais il y aura aussi des séances spéciales en matinée (jeudi et vendredi à 9h30) et surtout notre Club Positif du mois. Pour ce rendez-vous mensuel, nous vous donnons rendez-vous dans la riche propriété de Gosford Park, où Robert Altman a réuni quelques représentants de la fine fleur de l’aristocratie britannique des années 30 pour une partie de chasse. Mais le gibier qu’on y traquera ne sera pas celui que l’on attend et l’affaire tournera vite à la « murder party ». Sur un scénario « agathachristien » co-signé avec Julian Fellowes et Bob Baladan, Altman réalise ici un film très anglais, feutré et impitoyable. Au-delà de la subtile intrigue et du casting prestigieux (Kristin Scott Thomas, Stephen Fry, Helen Mirren…), Gosford Park est aussi le lieu où les classes s’affrontent en évitant de se mélanger. Pour nous donner la « règle du jeu » (référence appuyée au chef d’œuvre de Renoir auquel on pense forcément en évoquant le film d’Altman) de Gosford Park, Franck Kausch, journaliste à Positif et positivement fan d’Altman animera le débat à l’issue de la projection. Elle se tiendra dans notre salle panoramique, le mardi 11 décembre à 20h et les réservations sont ouvertes.

Mais ce Ciné-Club n’est pas notre seule séance spéciale de la semaine. Lors de deux matinales, vous pourrez aussi voir My Name is Joe, un film désespéré et drôle de Ken Loach, et Au Revoir les Enfants, où Louis Malle raconte avec un brio bouleversant l’histoire vécue de la dénonciation et de la déportation d’un de ses camarades de classe qui avait le malheur d’être Juif en 1942. Ni le film de Loach (couronné par le British Film Institute), ni celui de Malle (Lion d’Or à Venise), n’ont obtenu la Palme d’Or de Cannes, même s’ils auraient légitimement pu y prétendre. Il n’y a eu que 61 Festival de Cannes. Le privilège est donc rare, et rares aussi sont les occasions de revoir les films distingués à Cannes. D’où l’idée de notre Cycle d’Or qui, pendant quelques semaines, remet en haut de l’affiche ces films qui font partie de l’histoire du cinéma. À commencer par L’Épouvantail, où Jerry Schatzberg filme les vaines tribulations de deux exclus du rêve américain, La Chambre du Fils, l’une des plus grandes réalisations de Nani Moretti sur l’absence et le deuil, ou Underground, baroque et délirante vision de la guerre en ex-Yougoslavie par Emir Kusturica qui, lors de la remise du prix en 1995, déchaîna une polémique ridicule basée sur le seul fait que l’immense Emir est Serbe. Au programme également, Paris, Texas, où l’univers si personnel de Wim Wenders a pu toucher un public large grâce à sa Palme en 1984, la Leçon de Piano, film délicatement torride de Jane Campion, Conversation Secrète, de Francis Ford Coppola, et la Dolce Vita de Federico Fellini. La semaine prochaine, changement de décor et d’époque avec la sortie d’Elizabeth : l’âge d’or, deuxième volet de la grande fresque que le réalisateur Shekhar Kapur consacre à Elisabeth Ire. Fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn (qui fut exécutée par son mari), Elisabeth régna 45 ans sur l’Angleterre du XVIe siècle. 10 ans après avoir incarné la jeune reine dans le premier épisode de la saga, Cate Blanchett remet sa couronne. Son époustouflante interprétation de ce personnage majeur de l’histoire Britannique pourrait bien lui valoir l’Oscar pour lequel elle n’avait été que nominée en 1998. Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action