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L'Édito

L’homme est-il un objet ?

L'Édito

L’homme est-il un objet ?

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Fondé en 1870, Armand Colin est un éditeur de référence en matière de sciences humaines et sociales, bien connu du monde universitaire. Cette prestigieuse maison d’édition s’encanaille un peu – mais toujours avec sérieux – pour proposer une nouvelle collection d’albums de cinéma autour de thématiques originales. Le premier volume est consacré aux hommes objets, et Armand Colin s’est associé au Grand Action pour lancer sa série d’ouvrage. Ainsi donc, notre programme de la semaine sera consacré aux regards que certains grands cinéastes ont porté sur l’homme, non désirant, mais désiré. Le point d’orgue sera la soirée de vendredi, où, lors de la projection de Boulevard du Crépuscule (Sunset Boulevard), les auteurs du livre, Laurent Jullier et Jean-Marc Leveratto, viendront le présenter et poursuivront l’échange autour d’un cocktail dans notre Grand Bar.

Chaque jour de la semaine, un grand film célèbrera donc l’homme objet. Nous commencerons mercredi par un chef d’œuvre de la comédie américaine signé Howard Hawks. La catastrophique et charmante Katharine Hepburn jette son dévolu sur L’Impossible Monsieur Bébé (Bringing up Baby), interprété par Cary Grant. « C’est l’homme que je vais épousé mais il ne le sais pas encore ». Jeudi moins romantique, mais tout aussi « hot », avec Marlon Brando, chef de meute de l’Équipée Sauvage de Laszlo Benedek, une horde de motards qui terrorise une petite ville américaine. Sunset Boulevard sera projeté toute la journée de vendredi, avec la spéciale de 20h. Film fascinant et original (le narrateur, qui est aussi le héros, est mort), il permet à la mythique Gloria Swanson de jouer (presque) son propre rôle, celle d’une star déchue, possessive et excessive. Dans la distribution, Erich Von Stroheim est inoubliable et Buster Keaton fait, à notre connaissance, sa dernière apparition. Sur samedi, se lèveront les Promesses de l’ombre (Eastern Promises), réalisé par David Cronenberg en 2007. La baston dans les bains turcs, où l’exceptionnel Viggo Mortensen exhibe ses tatouages rituels explique la présence du film dans ce festival sur les hommes objets. Nul besoin de justification pour expliquer celle d’Un Tramway Nommé Désir (Streetcar Named Desire), où Marlon Brando et son débardeur moite incarnent l’homme avec un grand H. C’est d’ailleurs la couverture de l’ouvrage.
Lundi, Neil Jordan nous proposera l’Entretien avec un Vampire mené par un jeune journaliste. Brad Pitt et Tom Cruise, les deux plus célèbres sex-symbols du cinéma contemporain se partagent l’affiche de ce film étonnant. Notre festival se conclura avec Shaft, les Nuits Rouges de Harlem, l’un des films importants de la black-exploitation des années 70 où, sur une bande son géniale, un détective noir sème la terreur.

Dans un mois, nous accueillerons un autre festival pour illustrer le deuxième volume de la collection d’Armand Colin, consacré aux Monstres. On en a, par avance, froid dans le dos.

Outre ce festival, nos deux films de Leone tiennent toujours l’affiche.
Il était une Fois la Révolution et pour Quelques Dollars de Plus, ont été tout deux brillamment restaurés par la Cinémathèque de Bologne. Elle a redonné une nouvelle jeunesse aux mines patibulaires et aux décors incroyablement découpés par ce petit génie du western spaghetti.

Pour finir, mercredi à 14h, l’Enfance de l’Art nous entraîne suivre les Aventures de Robin des Bois. Réalisées par Michael Curtiz et William Keighley, avec Errol Flynn et Olivia de Havilland, ces aventures en technicolor sont un must de l’âge d’or d’Hollywood.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action