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L'Édito

Les inventeurs de cinéma.

L'Édito

Les inventeurs de cinéma.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Il est des cinéastes qui cherchent, sortent des sentiers battus, interrogent le monde, prennent le risque de déranger, ne cèdent rien et ne lâchent jamais. Paul Vecchiali est de ceux-là. Depuis près de 60 ans, ce brillant monsieur crée une œuvre à nulle autre pareille, toujours fraîche, interpellante, renouvelée, et poursuivie au fil des années. Nous sommes ravis et honorés de vous proposer ses deux derniers films – Les Sept Déserteurs et Train de vies – qu’il viendra lui-même nous présenter samedi, accompagné de son équipe. De 40 ans son cadet, Bertrand Mandico est animé de la même envie de se réinventer et de proposer un cinéma particulier et radical. Mardi 5 juin à 20h, le Ciné-club Louis Lumière nous convie à découvrir quelques courts-métrages du réalisateur du récent et remarqué Les Garçons sauvages. Par ailleurs, l’Affaire Thomas Crown, étincelant sur sa copie restaurée, poursuit sa carrière, tout comme nos films récent (My Wonder WomenReady Player OnePhantom Thread et Lady Bird, dont le succès ne se dément pas).  

Formé à l’animation dans la célèbre école des Gobelins, Bertrand Mandico passe vite à la prise de vue réelle, mais continue de creuser le sillon d’un cinéma érotico-insolite, dont il poursuit l’expérience sur différents supports : photographie, dessin, collage…  Au delà de la recherche formelle, Mandico mélange les genres et tente des collaborations avec d’autres artistes, notamment Elina Löwensohn, avec qui il signe Boro in the Box. Cette biographie expressionniste de Walerian Borowczyk, réalisateur polonais à qui il consacra une exposition à Varsovie, fut primé dans de nombreux festival. Ce court-métrage de 2011 est l’un des trois (avec Living still life et Notre-dame des Hormones) qui sera projeté mardi soir. La triple projection se fera en présence de Pascale Granel, directrice de la photographie et, à ce titre, invitée du Ciné-club Louis Lumière qui se poursuivra par un cocktail.

Si, de film en film et à travers son étonnante Encinéclopédie (Editions de l’œil), Paul Vecchiali avoue son amour pour le cinéma des années 30 (celle de sa naissance), il n’en demeure pas moins un auteur-réalisateur résolument moderne, par ses sujets (la sexualité, le sida…), son écriture, sa réalisation, et son artisanat de production. Sincère, provocateur, novateur, celui que François Truffaut considérait comme l’héritier de Jean Renoir, continue de creuser son sillon et de faire entendre sa voix singulière entouré de sa bande : Marianne Basler, Pascal Cervo, Astrid Adverbe… Ces trois là, et quelques autres, sont au générique des deux derniers films de Paul Vecchiali que nous sortons cette semaine. Les Sept Déserteurs, est un pamphlet poétique noir et antimilitariste, alors que Train de vies, est une touchante balade ferroviaire dans la sexualité d’une jeune femme. Samedi à 18h, Paul et son équipe viendront débattre après la projection du premier, et resteront pour présenter le second lors de la séance de 20h30.

Pour fêter son cinquantième anniversaire, l’Affaire Thomas Crown ressort sur une somptueuse copie neuve. Même si certaines attitudes accusent leur âge – on ne ferait plus de buggy sur une plage aujourd’hui – ce brillant quinquagénaire garde un charme fou. Il passe par l’image en split-screen que Norman Jewison venait de découvrir, le tube signé Michel Legrand et le magnétisme de Faye Dunaway et Steve McQueen. On vous a déjà parlé de la partie d’échec mais, franchement, peu de scènes de cinéma dégagent un tel érotisme.

Non sans vous redire que les films cités en début de lettre poursuivent leur carrière, concluons avec l’Enfance de l’Art et deux bijoux du cinéma  d’animation. Mercredi, ce sera Lou et l’île aux Sirènes, de Masaaki Yuasa, et dimanche, l’univers merveilleux de Nick Park dans Wallace et Gromit : cœurs à modeler.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GrandAction