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L'Édito

L’adieu à l’ennui.

L'Édito

L’adieu à l’ennui.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Avec tous les événements de cette semaine, vous ne risquez pas de vous ennuyer ! D’où notre titre, qui est aussi une manière délicate d’annoncer la ressortie sur copie neuve et restaurée de L’Adieu aux Armes, perle pour cinéphiles de Frank Borzage d’après le roman d’Ernest Hemingway. Outre cette reprise, et la poursuite de nos précédents films (dont Breaking AwayFirst ManLeave no trace et BlacKkKlansman), alterneront donc, avant-première, festival, ciné-club et soirée corse. Alons-y dans l’ordre chronologique.

Mercredi, à 19h et 21h, les derniers groupes ayant participé au Festival Faire un Film en 48h (FFF48H) nous présenterons leur travail, soumis évidemment au vote du public. Bonne chance à eux, sachant que, les semaines précédentes, l’on a vu quelques belles réussites.

Ghjovi 15 novembri (Jeudi donc), à 20h30, la soirée sera corse, avec la projection du dernier moyen-métrage de Rinatu Frassati, Béatrice, prénom d’une célèbre actrice à laquelle une jeune réalisatrice veut consacrer un film. Elle part chercher l’inspiration sur l’île de Beauté, qui s’avère être aussi celle des surprises… Rinatu nous en fait une autre en conviant son amie Marie Murcia à montrer en avant programme Un Cœur de femme, sa dernière comédie féministe. Cette soirée « Corse Métrage » se poursuivra par un buffet figatelli-Piétra-pace-salute.

Nous restons en Méditerranée le lendemain avec le mensuel Rendez-vous du Cinéma Grec. La réalisatrice Maria Iliou animera le débat qui suivra la projection de 20h30 Des Deux Côtés de la mer Egée. Ce passionnant documentaire réunit des images d’archive rares, voire inédites, sur les échanges forcés de populations entre la Turquie et la Grèce dans les années 20 ; des événements traumatiques pour les deux peuples, que les Hellènes appellent d’ailleurs la Grande Catastrophe.

Changement d’ambiance et de décor lundi à 20h30, avec l’avant-première de Même qu’on naît imbattables ! un documentaire de Marie Cuerq et Elsa Moley. Les deux complices sont parties en Suède, premier pays à avoir interdit les violences éducatives en 1979, pour voir comment se portait la jeunesse scandinave. Une observation passionnante, projetée dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant, et suivie d’un débat avec les réalisatrices et la psychothérapeute Brigitte Oriol.

Cette semaine d’événements se terminera mardi soir par un Ciné-club Positif précédé, “as usual”, d’un cocktail offert à 19h30. Nous verrons ensuite La Tragédie de la Mine, où Georg W. Pabst s’inspire d’une véritable catastrophe arrivée en 1906, pour exalter la solidarité prolétarienne dont les mineurs allemands et français font preuve lors d’un coût de grisou. Lors de son intervention, Pierre Eisenreich, brillant rédacteur chez Positif, ne manquera pas de noter que ce message de paix fut réalisé en 1931, soit deux ans avant qu’Hitler n’accède au pouvoir…

Montrer des films des années 30 fait partie de la mission d’un cinéma indépendant soucieux du patrimoine. Cet esprit nous guide pour ressortir L’Adieu aux Armes, de Frank Borzage, admirable filmeur des amours mélodramatiques. Il adapte le célèbre livre d’Hemingway qui évoque et romance sa Première Guerre Mondiale, lorsque l’auteur, blessé, s’éprit de son infirmière. Bien sûr, ce type de réédition – sur une copie magnifique – n’attirera que les cinéphiles radicaux. Quel dommage pour les autres de ne pas découvrir (ou revoir) sur grand écran ces œuvres qui ont écrit l’histoire du cinéma !

Dans notre salle club, se serrent nos films des semaines précédentes, menés par Breaking Away, vision drôle, touchante et un peu amère de la jeunesse américaine des années 70 signée Peter Yates, et le First Man dans la Lune, de Damien Chazelle. Notons aussi que se glisse une séance du formidable Good Bye Lenin, et donnons le dernier mot à l’Enfance de l’Art. Mercredi délirant avec La Famille Adams, de Barry Sonnenfeld à 14h30, et dimanche poétique avec Les Contes de la Nuit, de Michel Ocelot, à 14h.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.