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L'Édito

La meilleure façon de commencer 2011

L'Édito

La meilleure façon de commencer 2011

Chères spectatrices, chers spectateurs,
C’est évidemment d’aller au cinéma ! Et notamment jeudi soir pour revoir un grand film et un immense acteur prématurément disparu : Patrick Dewaere. Pour accompagner le nouvel opus de la collection Jeu d’Acteurs (Edition Scope), le Grand Action vous propose une soirée spéciale en présence de Rémi Fontanel, auteur de l’ouvrage Patrick Dewaere, le Funambule. Il viendra nous présenter la projection de La Meilleure Façon de Marcher, film infiniment touchant de Claude Miller, illuminé par la présence de Dewaere, animateur boy scout radical d’une colonie des années 60, qui maltraite son collègue, plus délicat, interprété par Patrick Bouchitey. Le film date de 1976 et on le revoit toujours avec plaisir et émotion.
Outre cet événement, d’autres temps forts vont marquer cette semaine : la ressortie sur une magnifique copie neuve et restaurée de THX 1138, dans la version définitive voulue par son réalisateur, Georges Lucas (qui avec le temps et les succès a obtenu la liberté de faire ce qu’il voulait de ses films). Egalement un nouveau festival de films de potes et de flingues, Frères d’Armes, qui annonce la prochaine réédition du Canardeur, de Michael Cimino. On verra aussi cette semaine nos films de 2010 : le Secret de la Pyramide et de la jeunesse fantasmée de Sherlock Holmes par Barry Levinson, et le parcours aquatique et désespéré du Swimmer Burt Lancaster, de Franck Perry. Ce nageur sera accompagné de deux autres rôles de Burt (Atlantic City, de Louis Malle et Règlement de comptes à OK Corral, de John Sturges) et de quelques pourfendeurs du rêve américain de l’après-guerre. A Hollywood comme sur la Côte Est, des réalisateurs firent flotter le drapeau de la révolte en abordant des thèmes politiquement incorrects. Ainsi, l’homosexualité, dans Cruising, de William Friedkin, la violence urbaine dans The Warriors, de Walter Hill, la drogue dans Panique à Needle Park, de Jerry Schazberg et Easy Rider, de Denis Hooper, la révolution dans Zabriskie Point, d’Antonioni, ou la peur nucléaire dans le polar schizophrène en Quatrième Vitesse, de Robert Aldrich, prirent le droit de citer. Puisse ce festival vous faire redécouvrir ces annonciateurs de la nouvelle vague du cinéma américain.

Notre autre festival de la semaine sent la poudre et la testostérone. Les Frères d’Armes ont des relations particulières, nées sous le sceau de la violence, et souvent un flingue à la main. Dans The Mission, le Hong-kongais Johnnie To nous plonge dans l’amitié virile de 5 tueurs à gage ; Point Break, de Kathryn Bigelow, raconte l’histoire d’un braqueur surfeur qui se lie avec le flic chargé de le traquer. La troisième Génération est la vision de Fassbinder des terroristes des années de plomb allemande, et Miami Vice celle de Michael Mann de la violence de la capitale de tous les trafics. En 1992, Quentin Tarentino faisait avec Reservoir Dogs son entrée dans le gotha du cinéma en réalisant son premier film post-bracage, et en 1969, Melville signait l’un de ses chefs d’œuvre avec l’Armée des Ombres. Lucas Belvaux adoptera des années plus tard un point de vue militant avec La Raison du plus FaibleMean Streets narrait la naissance d’un petit gangster et d’un duo qui allait produire des perles (Scorsese-De Niro) et dans Goodbye South, Goodbye, Hou-Hsiao Hsien racontait presque la même histoire sous une autre latitude. Tous ces frères – parfois ennemis – d’armes annoncent notre première grande réédition de l’année. Ce sera le 19 janvier avec Le Canardeur, le premier film de Cimino avec Clint Eastwood et Jeff Bridges.
Vite-vite, le reste de notre programme. D’abord quelques films pour découvrir le confort de notre nouveau projecteur numérique 2k : un pas de danse londonien avec Les Chaussons Rouges, de Michael Powell, un tour dans l’Amérique profonde avec les Moissons du Ciel, de Terrence Malick, ou un plongeon tropézien dans la Piscine, de Jacques Deray. Et puis deux fameux classiques : un Huston avec Marylin (les Desaxés), et un Chaplin, les Temps Modernes, proposé par l’Enfance de l’Art.

2011 vœux de bonheur pour cette année, au cinéma et ailleurs.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action