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L'Édito

Go west.

L'Édito

Go west.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Si les deux sœurs de Long Way Home restent sur la côté est pour chercher leur salut, c’est bien à l’ouest que le crystal meth envoie My Beautiful boy. Mais c’est surtout à notre nouveau Cycle John Ford, cinéaste emblématique du grand ouest, que notre titre fait référence. Toutefois, c’est notre Ciné-club AFSI, dédié aux professionnels du son à l’image, qui donnera jeudi son temps fort à la semaine. Outre le plaisir de découvrir ou revoir Guy, le chanteur vieillissant inventé par Alex Lutz, nous aurons aussi celui de recevoir Stéphane Thiebaut et Matthieu Le Bothlan. Le lendemain, le Ciné-club La Ronde, du nom du jeune magazine organisateur, nous proposera Trains étroitement surveillés, de Jiri Menzel. Mardi, la semaine se finira avec un Ciné-club Univers Convergent et Into Eternity, une plongée vertigineuse dans les entrailles de la terre où l’on creuse un cimetière à déchets nucléaires. Le monde aussi part à l’ouest…

Pendant acoustique du Ciné-club Louis Lumière, le Ciné-club AFSI (Association Française du Son à l’Image) aspire à devenir le rendez-vous de tous les précieux techniciens qui œuvrent pour que le cinéma ne soit plus muet. Intervenant lors du tournage ou lors de la post-production, ils donnent leurs couleurs sonores aux films et viennent nous faire partager leur expérience. Jeudi à 20h, Matthieu Le Bothlan, Chef opérateur, accompagnera Stéphane Thiebaut, mixeur son, qui tous deux travaillèrent avec Alex Lutz sur Guy. Le réalisateur aux multiples talents interprète aussi cette ancienne vedette de la chanson, touchante et agaçante, que les années ont plongée dans un oubli un peu amer. Un film étonnant et un passionnant débat à suivre.

– La Ronde – est un curieux magazine de curieux qui, du haut de sa rive gauche intello, découvre et partage des choses intrigantes, étranges, drôles, belles et émouvantes. Pour son inaugural Ciné-club La Ronde de vendredi 20h, ce mensuel fêtera ses 6 mois d’existence en nous proposant de voir Trains étroitement surveillés. Adapté d’un texte de Bohumil Hrabal et réalisé en 1967 par Jiri Menzel, cette histoire d’amour ferroviaire pendant la Seconde Guerre Mondiale remporta l’Oscar du Meilleur Film Étranger. Une récompense largement méritée, mais qui surprit tout le monde, y compris le cinéaste tchécoslovaque ! A la suite de la projection, chaque spectateur se verra offrir un exemplaire de – La Ronde – et sera convié à un cocktail au Grand Bar.

Mardi 26 à 19h30, le Ciné-club Univers Convergent a invité un géologue, Pierre Thomas et un chimiste, Stéphane Sarrade. Ils interviendront après la projection de Into Eternity, documentaire de Michael Madsen sur le chantier d’un sanctuaire nucléaire finlandais, pensé pour durer 100 000 ans. On évoquera Bure, l’équivalent français, tout aussi inquiétant.

S’il est bien un réalisateur pour lequel on pourrait organiser un cycle chaque semaine, c’est John Ford. Pour accompagner Les Raisins de la Colère – l’un des quatre Oscar du meilleur film qu’il remporta, record à battre – voici donc une forcément courte sélection de ce réalisateur emblématique de l’âge d’or : en presque 60 ans de carrière, Ford dirigea 142 films, dont 52, surtout muets, semblent perdus… Outre deux pas de côté en Asie (Mogambo et Frontière Chinoise, son dernier film), nous n’avons retenu quasi que des westerns, un genre dont il est l’un des (sinon le) maîtres. De Rio Grande à La Chevauchée Fantastique, en passant par la Prisonnière du désert, vous risquez de croiser souvent John Wayne. This is the law of the west. Ouaip !

Nos deux récentes sorties nationales demeurent évidemment l’affiche. D’un côté, une famille bourgeois-bohème aimante, confrontée à la toxicomanie d’un fils. My Beautiful boy, de Felix Van Groeningen, permet à Timothée Chalamet et Steve Carell de montrer la qualité de leur jeu. De l’autre, deux frangines, filles de la misère sociale et morale, qui cherchent à reconstruire leur foyer disloqué. Mais le chemin est âpre pour qu’elles trouvent leur Long Way Home. Premier film de la comédienne Jordana Spiro, ce pur produit du ciné indé US illuminé par deux jeunes actrices formidables (Dominique Fishback et Tatum Marilyn Hall) mérite votre vision.

Non sans vous dire que les indéboulonnables Chasses du Comte Zaroff conservent quelques séances, concluons avec celles de l’Enfance de l’Art. Mercredi à 14h30, nous partirons dans les pas de Chaplin avec Charlot sur la Route et, dimanche, nous envolerons en vélo pour téléphoner à la maison avec E.T., le merveilleux gnome spatial inventé par Steven Spielberg.

Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action.