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L'Édito

Fin de partie pour certains, Lumet pour tout le monde.

L'Édito

Fin de partie pour certains, Lumet pour tout le monde.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Exceptionnellement, il n’y a pas d’événement cette semaine au Grand Action. Rassurez-vous, on recommence dès la semaine prochaine avec une programmation consacrée à l’amour fou. On y revient plus loin.

Cette semaine marque les derniers feux de nos récentes rééditions – La Canonnière du Yang-Tsé (The Sand Pebbles) et Zabriskie Point – ainsi que la poursuite de notre festival Sidney Lumet.

Pour fêter le départ de La Canonnière du Yang-Tsé qui larguera les amarres vers d’autres salles en province, nous lui consacrons 4 belles projections sur l’écran panoramique ce week-end. Si vous n’avez pas encore vu ou revu les aventures du matelot Steve McQueen embarqué sur un patrouilleur américain dans la Chine de 1926 en pleine guerre civile, précipitez vous. Ce film épique réalisé par Robert Wise a été remarquablement restauré et retrouve, quarante ans après sa sortie, toute sa splendeur.
De même, Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni, a bénéficié d’un nouveau tirage pour une ressortie en 2010. Film emblématique de la contestation des années 60, servi par une magnifique photo de Alfio Contini, l’un des plus grands chefs opérateurs italiens qui avait suivi le réalisateur dans ses débuts aux USA, Zabriskie Point est un film radicalement anti-capitaliste. Autant dire d’actualité. Il partira aussi faire sa tournée des salles dès la semaine prochaine. Dépêchez-vous de venir le voir dans le 5e arrondissement.

Hormis l’inévitable et toujours remarquable séance de l’Enfance de l’Art, avec, mercredi à 14h, l’indémodable Magicien d’Oz de Victor Fleming, le reste de notre programmation est dédié à Sidney Lumet. Douze films, soit autant que d’Hommes en colère qui l’avaient fait connaître. Dans la carrière éclectique de Lumet, on trouve de nombreux polars, comme The Offence, ou Le Gang Anderson, tous deux avec Sean Connery, Dans l’Ombre de Manhattan, où un procureur affronte son père policier, Serpico, où Al Pacino joue un flic violent et intraitable, le Prince de New York, une subtile manipulation policière, ou bien encore le casse de 7h58 ce Samedi-là. S’il a réalisé autant de polars, c’est que Lumet est un maître de la tension. Et il sait jouer avec elle, quel que soit le genre. Il y a la tension qui use un avocat dans le Verdict, celle qui enserre un tueur dans Piège Mortel, celle qui rôde dans les couloirs de la télévision dans Network, ou celle, externe, d’une famille en fuite, complétée par celle, interne, de la crise d’adolescence de River Phoenix dans à Bout de Course. Il n’est pas aisé de choisir parmi les 50 films de Lumet, ses meilleurs. Mais, on peut y placer sans hésiter L’Homme à la Peau de Serpent (avec Marlon Brando) et le plus étonnant À la Recherche de Garbo. Donc, faites vos choix : Sidney Lumet est à vous.

Comme nous avons un peu de place, annonçons la suite. La semaine prochaine, celle de la Saint-Valentin, nous célébrerons l’amour. Et même l’amour fou, puisqu’il s’agit du thème retenu par Armand Collin pour son nouvel album de cinéma, rédigé par Giusy Pisano qui viendra nous présenter l’ouvrage samedi 13. Parmi les films amoureux que nous avons retenu, Love Story, adaptation bouleversante d’Arthur Hiller du best seller d’Erich Segal, décédé il y a quelques jours.

Ensuite, nous changerons de registre avec le dernier Scorsese, Shutter Island. Mais nous avons le temps d’en reparler.

Bonne semaine. Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action