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L'Édito

Débats et des hauts.

L'Édito

Débats et des hauts.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Irait-on autant au cinéma si l’on ne prenait pas autant de plaisir à en parler ?
Même si le débat fait partie de l’histoire du cinéma, débattre d’un film dépasse la stricte cinéphilie orthodoxe. En s’appuyant sur un vécu commun – la vision du film -, chacun peut exprimer une opinion, partager son expérience et, lorsqu’un brillant intervenant guide les échanges, prendre une petite leçon de cinéma.

Ce sera le cas cette semaine avec plusieurs rencontres. Les Hitchockiens se réuniront samedi soir pour écouter Patrick Brion, responsable du Cinéma de Minuit sur France 3 et auteur d’une biographie d’Alfred Hitchcock aux éditions de la Martinière, qui analysera Frenzy. Réalisé en 1972, Frenzy est l’un des derniers films du maître, venu tourner une ultime fois dans son Angleterre natale. Outre sa ronde et rituelle silhouette que l’on croise dans les premières minutes de projection, on retrouve, dans cette sombre histoire d’étrangleur de dames, toute la maîtrise et l’ironie d’Hitchcock. À l’issue de la séance de 20h samedi, Patrick Brion viendra parler de ce film un peu oublié, que nous sommes heureux de vous présenter sur une copie neuve et sur notre écran panoramique. L’occasion sans doute de (re)découvrir dans des conditions optimale les œuvres tardives d’un grand auteur, moins rabâchées que ses (excellents) classiques des années 50 et 60, mais peut-être plus libres. Nos nombreux spectateurs qui, en 2006, ont apprécié les facéties d’Hitchcock dans Complot de Famille, autre Hitch’ des 70’s, savent de quoi on parle.

Notre mensuel Club-Positif perpétue la tradition du ciné-club, qui a forgé le regard critique de plusieurs générations d’amoureux des films. Ces derniers revoient toujours avec plaisir Jeremiah Johnson, ce néo-western inventé en 1971 par Sydney Pollack. Dans ce film contemplatif et tragique, le trappeur Robert Redford cherche une vie à sa mesure, en harmonie avec la nature et ses habitants. Mais l’utopie résiste mal à la violence. Mardi soir, après la séance de 20h, Christian Viviani, pilier de Positif, viendra expliquer l’importance de ce film esthétiquement étourdissant dans l’histoire du cinéma américain, et dans la carrière de son réalisateur, disparu en mai dernier.

Autre grand disparu, Paul Newman, à qui nous rendons hommage en projetant une copie neuve de Luke la Main Froide, de Stuart Rosenberg et Donn Pearce, d’après le roman de ce dernier. Le beau Paul interprète un petit délinquant qui se révolte contre le système pénitentiaire. Quelques moments d’anthologie dans ce film dur et sans concession, dont celui où Newman avale cinquante œufs durs.

N’oublions pas les jeudis de l’INREES qui, à 20h, réuniront les passionnés des expériences extraordinaires devant La Prophétie des Ombres, de Mark Pellington. Ce film réalisé en 2002, se base sur des faits réels : dans les années 60, un écrivain (Richard Gere) part à la rencontre des habitants d’une petite ville de Virginie qui tous ont été témoins d’apparitions étranges… Etrange, en effet.

Et n’oublions pas non plus la Captive aux Yeux Claires, l’inoubliable western de Howard Hawks que l’Enfance de l’Art nous propose mercredi à 14h.

Avant de conclure, juste un mot d’Escalier Interdit, le « Entre les Murs » des années 60 signé Robert Mulligan. Vous aurez remarqué qu’il n’est pas à l’affiche cette semaine, mais – promis – il revient la prochaine. Ne serait-ce qu’afin que tous les auditeurs de France Inter et France Culture, qui en ont entendu parler dans leurs émissions préférées, puissent le voir.

Bonne semaine.