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L'Édito

De Palma is blowin’ in the wind.

L'Édito

De Palma is blowin’ in the wind.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Et voilà. C’est reparti pour un tour après cette pause estivale. Pendant que certains perdaient leur temps sur une plage, d’autres, nombreux, venaient au cinéma. Nous les en remercions et ils ont pu goûter au vent depalmesque qui a soufflé tout l’été sur le Grand Action. Un vent fort, impétueux, tourbillonnant, plein de bourrasques et de rafales qui a décoiffé nos spectateurs. Cette tempête continue de souffler cette semaine avec Blow Out, dans une version restaurée et aussi belle que celle de Pulsions, qui poursuit sa carrière dans nos salles. Parallèlement à ces deux rééditions de prestige signées De Palma, un festival remonte aux sources de son inspiration et de ses clins d’œil. De Palma sous Influence vous propose de voir ou revoir quelques classiques qui ont marqué Brian. Dépêchez-vous de venir car, la semaine prochaine, nous changeons de registre avec la sortie du dernier film du réalisateur de l’Exorciste et French Connection. A 77 ans (précisément ce 29 août), William Friedkin n’a rien perdu de son efficacité et vous le prouvera avec Killer Joe.

Ses emprunts, ses références, ses inspirations ont parfois laissé penser à certains naïfs que De Palma n’était qu’un réalisateur de seconde zone,  gentil plagiaire, un sous-hitchcock. Au mieux, un petit maître ; au pire, un vilain copieur. Autant vous dire que nous ne souscrivons pas, mais alors pas du tout, à ce point de vue. Pour nous, De Palma est un réalisateur qui compte, un virtuose de la mise en scène, un scrutateur de l’âme humaine, et un homme qui sait ce qu’il doit à ces aînés. Ainsi, pétri de culture cinématographique, il a su s’inspirer avec intelligence de certains classiques. Ceux là même que nous vous proposons de voir, en complément de nos deux ressorties. Blow Out, qui tient la vedette cette semaine, est un hommage revendiqué au Blow Up d’Antonioni, qui est évidemment au programme du festival. Dans l’un, un meurtre se cache dans l’image d’un photographe, dans l’autre, il est terré dans l’enregistrement d’un preneur de son. Pulsions, autre réédition, peut être vu comme une variation autour du scénario de Sueurs Froides et, dans le personnage du meurtrier travesti, on devine le Norman Bates de Psychose de Sir Alfred Hitchcock, l’un des cinéastes qui a le plus inspiré Brian De Palma. Ainsi, on retrouve dans Body Double l’idée du voyeurisme de Fenêtre sur Cour et la recherche d’une femme à travers une autre, explorées par Hitch dans Vertigo. D’autres cinéastes ont bien sûr influencé De Palma. Ainsi notre festival vous propose aussi le Scarface d’Howard Hawks dont il a tiré un remake cocaïné, Cet Obscur Objet du Désir, de Buñuel, où une actrice interprète plusieurs personnages dans un climat de tension sexuelle, éléments que l’on retrouve dans Obsession ou Body Double, et même le Cuirassé Potemkine, dont il a recréé la mythique scène des escaliers d’Odessa pour les Incorruptibles.

Avant donc que la sortie automnale de Killer Joe ne fasse souffler un vent nouveau sur notre programme, demeurent aussi à l’affiche deux films du printemps. D’abord l’inépuisable troupe de scouts délicieusement mise en scène par Wes Anderson dans Moonrise Kingdom, et Stella, femme libre, le bijou tragique de Michael Cacoyannis, illuminé par Mélina Mercouri. Ce film fort qui marquait le renouveau du cinéma grec en 1956 était, jusqu’à cet été, inédit en France depuis 40 ans.
Pour ne pas perdre les bonnes habitudes, terminons avec l’Enfance de l’Art et sa séance de dimanche à 14h. Ce sera Max & Co, un très chouette dessin animé de Samuel et Frédéric Guillaume à voir dès 6 ans.
Bonne rentrée.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action