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L'Édito

Cinéma pour tous.

L'Édito

Cinéma pour tous.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
En attendant le Canardeur, que nous ressortirons la semaine prochaine, voici un programme éclectique où chacun pourra trouver film à son regard. Les amateurs d’action suivront notre cycle Frères d’Armes, les curieux nageront derrière The Swimmer et d’autres représentants du contre cinéma américain, les fans de SF verront la réédition (sur copie neuve) du THX 1138 de Lucas, le jeune public n’aura que l’embarras du choix, et les rieurs viendront à une soirée festive où l’on va bien s’amuser. En effet, mardi soir à 20h, nos amis du Cinéma Club nous convie à la projection de Chérie, je me sens Rajeunir (Monkey Business), comédie cinglée de Howard Hawks. L’immense (au propre et au figuré) Cary Grant y joue un chimiste qui, avec l’aide de ses chimpanzés cobayes, met au point un élixir de jouvence. Fortuitement ingurgité par lui-même et sa secrétaire (merveilleuse Ginger Rogers), le breuvage fait des ravages, envoyant dans l’insouciance de l’enfance ces deux adultes. Ce prétexte farfelu permet à Hawks de tricoter une incroyable comédie qui, tout en laissant une grande place à la folie et au burlesque, n’en est pas moins brillamment tenue. Patrick Brion, historien et responsable du Cinéma de Minuit sur France 3, animera les pré et post séance, cette dernière se poursuivant autour d’un cocktail.

Le reste de notre programme, en attendant la semaine prochaine, est assez proche du précédent. Nous retrouvons donc la vision hollywoodienne d’une jeunesse de l’Angleterre Victorienne, celle de Sherlock Holmes que Barry Levinson imagine dans le Secret de la Pyramide, et la version « director’s cut »  de THX 1138, œuvre atypique et futuriste d’un réalisateur qui allait révolutionner les effets spéciaux : George Lucas. Nous suivrons aussi la ligne d’eau sinueuse du Swimmer, de Franck Perry, et verront les films d’autres pourfendeurs du rêve américain qui inventaient le renouveau du cinéma US dans les années 60 et 70. Rompant avec les règles et le traditionalisme des grands studios, ils gagnèrent leur liberté pour parler d’homosexualité, dans Cruising, de William Friedkin, de violence urbaine dans The Warriors, de Walter Hill, de drogue dans Panique à Needle Park, de Jerry Schazberg et Easy Rider, de Denis Hooper, ou de révolution dans Zabriskie Point, d’Antonioni.

La semaine prochaine, arrivera donc sur nos écrans notre première grande réédition de l’année, qui était aussi le premier film d’un jeune réalisateur tumultueux. Michael Cimino, venu de la publicité et du scénario, débutait en signant le Canardeur, l’histoire de l’amitié virile de deux gangsters. Pour vous préparer à cette fraternité enfouraillée, petite révision des films dont des Frères d’Arme sont les vedettes : cœur sur la main… et l’autre sur la détente. Alors c’est parti pour un tour du monde et du temps des potes flingueurs. Melville, le grand Melville, nous donne sa version de la Résistance française et de la guerre que mène l’Armée des Ombres, alors que Johnnie To raconte The Mission : celle de 5 tueurs de Hong-Kong. Retour sur les années de plomb allemandes avec La troisième Génération de Fassbinder, et détour par les petites frappes asiatiques de Goodbye South, Goodbye, de Hou-Hsiao Hsien. Avec Réservoir Dogs, Tarantino nous raconte l’histoire d’un braquage dans une banlieue américaine, et Lucas Belvaux celle d’un petit vol dans le Nord de la France ravagé par le chômage où règne la raison du Plus Faible. Nous parcourrons les USA d’Est en Ouest et retour, avec les flics de Miami Vice de Michael Mann, les surfeurs californiens de Point Break, de Kathryn Bigelow, et la naissance d’un petit truand des 70’s, hantant les Mean Streets de New York, sous la direction de Scorsese.

Quoi d’autre pour compléter notre riche programme ? Deux apparitions de Burt Lancaster, dans Atlantic City, de Louis Malle et Règlement de comptes à OK Corral, de John Sturges, une de Marylin, dans les Désaxés de John Huston, trois films projetés en numérique 2k (Les Chaussons Rouges, de Michael Powell, les Moissons du Ciel, de Terrence Malick et la Piscine, de Jacques Deray) et un Chaplin, les Temps Modernes, proposé par l’Enfance de l’Art. Mais n’oublions pas aussi deux grands moments de l’âge d’or d’Hollywood, représenté par deux de ses genres de prédilection : Ivanhoé, de Richard Thorpe pour le film de chevalerie et Chantons sous la Pluie, bijou de la comédie musicale, signée Stanley Donen et Gene Kelly. Deux films qui raviront tous les publics.
Excellente semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action