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L'Édito

Cinéma d’aventure.

L'Édito

Cinéma d’aventure.

Chères spectatrices, chers spectateurs,
Le cinéma adore l’aventure et notre programmation de la semaine illustre l’incroyable diversité de la représentation de l’aventure sur grand écran. L’aventure, c’est un héros et une quête, une mission ou un défi. En ce sens, Nocturne Indien, que nous propose le Ciné-Club Louis Lumière est bien un film d’aventure. Tout comme, dans une facture plus classique, Le Voyage Fantastique, ainsi que pas mal d’autres films de Richard Fleischer, et un certain nombre où Burt Lancaster apparaît. Pourquoi ce festival Burt ? Parce qu’il annonce la prochaine ressortie sur nos écrans de The Swimmer, film étrange de Franck Perry. Nous y reviendrons.

Cette semaine donc, le Ciné-Club Louis Lumière rend hommage à Alain Corneau, disparu en septembre. Plutôt que de retenir l’un de ses polars, nos amis cinéphiles se sont arrêtés sur son adaptation d’un roman d’Antonio Tabucchi : l’histoire d’un jeune homme (incarné par Jean-Hugues Anglade) qui part en Inde sur les traces d’un ami disparu. Film fort, contemplatif, initiatique, dont les images parfois sans concession du sous-continent sont adoucies par le contre point de la musique de Schubert. Pour cette unique séance de mardi 20h, les “Lumières“ ont invité un plateau de choix : Yves Angelo, chef opérateur du film, par ailleurs réalisateur et diplômé de l’école Louis Lumière, et Pierre Gamet, ingénieur du son et virtuose du nagra, viendront présenter Noctune Indien.

L’autre vedette de la semaine, c’est bien sûr le Voyage Fantastique de Richard Fleischer. Réalisé en 1966, ce voyage d’une équipe médicale à l’intérieur d’un corps humain afin de traiter une tumeur est une splendeur. Si le scénario est classique, la beauté des images, les décors et l’inventivité sont toujours aussi spectaculaires. Avec ce petit plus de magie : le monde que l’on ausculte (au sens propre) et que visitent nos voyageurs fantastiques est l’intérieur d’un corps humain. Enfin, on ne sais pas vraiment si les anticorps ont cette tête et si les bactéries peuvent digérer des sous marins miniatures, mais quel plaisir de cinéma !
Des grands moments de cinéma, Fleischer en réalisa bon nombre, à commencer par la fresque schakespearienne des Vikings, ou le crépusculaire Soleil Vert. Il donna aussi dans le film noir, tel l’Etrangleur de Boston, le parcours d’un serial killer vu de l’intérieur, et le polar musclé, comme L’Enigme du Chicago ExpressLes Flics ne dorment pas la Nuit, ou l’Assassin sans Visage.
Si nous célébrons Fleischer, nous rendons aussi hommage à Burt Lancaster. Magnifique athlète, acteur de quelques films qui appartiennent au patrimoine du cinéma mondial, le beau Burt n’hésita pas, même au fait de sa renommée, à se risquer dans des entreprises ambitieuses. Ainsi, The Swimmer, film de 1968 que vous pourrez prochainement voir, est une fable étrange et presque militante. Mais avant, quelques classiques et autant de rôles : dans le Prisonnier d’Alcatraz, de John Franckenheimer, Burt incarne un bagnard sauvé par le chant des oiseaux, un Juge allemand dans Jugement à Nuremberg, de Stanley Kramer, un tueur dans Les Tueurs de Siodmak (l’un de ses tout premiers rôles), un commerçant douteux (Oscar !) dans Elmer Gantry, de Richard Brooks, un héros médiéval dans La Flèche et le Flambeau, de Jacques Tourneur, un autre prisonnier dans Les Démons de la Liberté, de Jules Dassin, et un cow boy dans Le Vent de la Plaine, de John Houston.

Entre ces deux festivals, d’autres films jouent les prolongations, parfois à la demande de certains d’entre vous. Bien sûr, il y a Abattoir 5, cette curiosité de Georges Roy Hill, mis en musique par Bach et Glenn Gould, mais aussi les Nerfs à Vif, un thriller au cordeau de Scorsese, l’inépuisable Dolce Vita de Fellini, un petit bijou anglais ciselé par Alfred Hitchcock, Jeune et Innocent, et, chef d’œuvre parmi les chefs d’œuvre, Les Lumières de La Ville, de Chaplin.
Nous commencions cette lettre en parlant de cinéma d’aventure. Finissons dans la même veine avec l’Enfance de l’Art qui nous emmène voir le Capitaine Blood, de Michael Curtiz.
Bonne semaine.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du Grand Action