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L'Édito

Bonne année 1985 à Los Angeles.

L'Édito

Bonne année 1985 à Los Angeles.

Chères spectatrices, chers spectateurs,

Non, nous n’avons ni décalage géographique, ni 32 ans de retard, mais nos excellents vœux parisiens pour 2017 coïncident avec la réédition sur copie neuve de To live and die in L.A. (Police fédérale Los Angeles). Sorti initialement en 1985 – et d’une esthétique radicalement 80’s – ce mortel polar est accompagné par un Cycle William Friedkin, maître en la matière. Coup de maître également pour Manchester by the Sea, LE film de la fin 2016 dont le succès ne devrait pas se démentir en cette nouvelle année. Que nous débuterons également avec d’autres rescapés de décembre, comme l’étonnant Freaks et le militant Salt and Fire, dernière réalisation de Werner Herzog.

Richard Chance est un flic obsessionnel et radical. Quand il traque une proie, rien ne l’arrête et surtout pas les coups tordus. Dans To live and die in L.A., il poursuit sans relâche un faussaire et son obstination le conduira très, voire trop, loin… William Friedkin étant aux manettes de ce célèbre thriller des années 80, ça va aussi à toute vitesse avec une poursuite d’anthologie, digne de celle de French Connection, au programme (avec l’infiltration du monde gay de Cruising et celle du monde plouc par Killer Joe, le flic tueur psychopathe amoureux) du Cycle que nous consacrons au réalisateur. Comme souvent chez Friedkin, le bien et le mal sont en lutte dans To live and die in L.A., et le personnage principal est un grand pervers, dont les dérives quasi mafieuses sont soulignées par une bande son et une mise en scène tonitruantes. N’arrivez pas en retard car le générique est un moment d’anthologie limite psychédélique.

Chaque soir à 19h, la séance sera ouverte par Réplique, le court métrage d’Antoine Giorgini qui a reçu le Prix Unifrance Grand Action cette année.  Nous sommes, d’une part, toujours très heureux et fier de soutenir ces films courts qui participent à la richesse du cinéma et, d’autre part, de vous faire découvrir cette excellente histoire d’un jeune comédien un peu largué qui se fait planter par l’ami venu lui donner la Réplique lors du concours du Conservatoire.

Kenneth Lonergan est d’abord scénariste. On lui doit notamment les scripts de Gangs of New York, et l’on sent dans Manchester by the Sea la patte du dramaturge. Lee, le héros – si l’on peut dire – du film apprend le décès brutal et attendu de son frère, et hérite de la tutelle de son neveu, un ado de 16 ans comme il en existe des centaines à Manchester by the Sea, petit port du Massachussetts, et des millions dans le monde. Par petites touches en flash back, on apprend ce qui a conduit Lee à quitter la ville de son enfance pour vider des poubelles et réparer des fuites d’eau à Boston, où il traverse sa vie sans la vivre. Casey Affleck interprète avec une grande délicatesse ce mort-vivant que le plus terrible des drames a exclu du monde. Lee parle, conduit, réfléchit, boit, se bagarre, mais il est pourtant absent, ailleurs, prisonnier à jamais des limbes de la douleur et de la culpabilité. Unanimement salué, Manchester fait partie des films qui ont marqué 2016. Ne le ratez pas en 2017.

Terminons comme toujours avec l’Enfance de l’Art. Ces premières séances de l’année seront burlesques puisque le plus célèbre duo du genre nous embarque : Laurel et Hardy en croisière, c’est du bonheur pour tous les âges.

Et  concluons en vous souhaitant une formidable année 2017, en espérant battre le record de 213 millions de spectateurs dans les salles en France en 2016.

Isabelle Gibbal-Hardy et l’équipe du GA.