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L'Édito

Non-sens, délires et irrévérence.

L'Édito

Non-sens, délires et irrévérence.

Chères spectatrices, chers spectateurs, Changement de registre radical cette semaine. Après les élections, on a besoin de rigoler. Alors, dimanche, venez donc au ciné-concert-goûter avec Charlot, Keaton, Laurel et Hardy. Et, toute la semaine, rendez-vous avec d’authentiques virtuoses de l’humour british décapant : les Monty Python, et l’un de ses excellents membres (parfois dissident), Terry Gilliam. À la fin des années 60, 5 jeunes universitaires anglais, acteurs amateurs, décident de devenir pro. Repérés par un producteur de télé qui leur propose une émission comique, Graham Chapman, John Cleese, Terry Jones, Eric Idle et Michael Palin se retrouvent sur le petit écran. Un américain, Terry Gilliam, est chargé de structurer les sketches délirants du groupe baptisé les “Monty Python“. L’émission, The Monty Python Flying Circus, est un immense succès et leur ouvre les portes du cinéma dès 1971. Leur aura leur permet d’imposer leur vue et de maîtriser la fabrication des films. Le premier, La Première Folie des Monty Python (And Now Something Completly Different), une adaptation de leur sketch, sortira discrètement en France en 74. Mais l’année suivante, Sacré Graal (Monty Python and The Holy GraIl), une lecture totalement délirante de la geste des chevaliers de la Table Ronde, connaîtra le succès à Paris. Le ton absurde et le style visuel déjà marqué par l’empreinte de Terry Gilliam fonctionnent à plein. Rebelote 4 ans plus tard avec La Vie de Brian (Life of Brian), l’édifiante et très irrévérencieuse saga d’un voisin de Jésus. Le groupe réalisera encore Bandits, Bandits (Time Bandits), puis un film à sketches qui fit scandale (mais fut primé) au Festival de Cannes en 1983 : Le Sens de la Vie (The Meaning of Life). Dès lors, chacun part un peu de son côté, et le groupe est marqué par la mort de Graham Chapman en 1989. Terry Gilliam prend son envol en 1985 avec Brazil. Suivent d’autres films, souvent sombres, bien que visuellement étincelants. Cette semaine, nous vous proposerons de voir L’Armée des 12 Singes (Twelve Monkeys), un film de SF formidable et perturbant, Les Frères Grimm (The Brothers Grimm), histoire de deux charlatans confrontés à la vraie magie, et Lost In La Mancha, un documentaire sensationnel et pathétique sur le tournage avorté de Don Quichotte, où Gilliam devait diriger Jean Rochefort et Johnny Depp.

Dans la salle Club, vous pourrez voir nos films des semaines précédentes : Les Oubliées de JuarezLe Dernier Roi d’EcosseThe Good German, et Notre Pain Quotidien, documentaire bouleversant sur l’industrie agroalimentaire. Mais n’oublions pas les enfants à qui nous proposons Le Magicien d’OzAzur et Asmar, ainsi que la Guerre des Boutons (dans le cadre de l’Enfance de l’Art) et, bien sûr, notre ciné-concert-goûter de dimanche (avez-vous réservé ?) avec la contrebasse d’Eric Recordier et les gâteaux de l’Intendance Suivra.

Bonne semaine, avec toujours, notre immuable Vérité qui Dérange que nous programmerons jusqu’à que vous l‘ayez tous vue.

Isabelle Gibbal-Hardy
L ‘équipe du Grand Action